Menu
Libération
Disparition

Soupçonné d’avoir ruiné un héritier d’Hermès, son gestionnaire de fortune met fin à ses jours

Le banquier suisse Eric Freymond, que l’arrière-petit-fils du fondateur du groupe de luxe accusait d’avoir empoché plus de 6 millions de ses actions, a été retrouvé mort mercredi.
Eric Freymond est mort à 67 ans «près de son chalet de Saanen, dans le canton de Berne», selon «la Tribune de Génève». (DR)
publié le 24 juillet 2025 à 20h30

Le gestionnaire de fortune genevois Eric Freymond, accusé par l’un des héritiers du géant du luxe Hermès de l’avoir ruiné dans une mystérieuse affaire autour de la disparition de ses actions, s’est suicidé, a rapporté ce jeudi 24 juillet le quotidien la Tribune de Genève. Selon le journal suisse, ce banquier et mécène âgé de 67 ans est «décédé brutalement mercredi matin, près de son chalet de Saanen, dans le canton de Berne», plusieurs de ses proches affirmant qu’il «se serait ôté la vie volontairement».

Freymond était au cœur d’une mystérieuse affaire non résolue sur laquelle avait longuement enquêté Libération autour des actions appartenant à Nicolas Puech, 82 ans, un arrière-petit-fils du fondateur de la maison française de maroquinerie Hermès. L’octogénaire avait accusé son ancien gestionnaire de fortune d’avoir fait disparaître ses actions et porté plainte contre lui.

La justice genevoise avait innocenté Eric Freymond, jugeant les accusations de Nicolas Puech «trop vagues et peu étayées», a rappelé la Tribune de Genève. Mais l’octogénaire avait déposé une plainte similaire en France. «Eric Freymond était d’une rare sensibilité, il a été brisé par la violence du soupçon, de la trahison et la dureté d’un monde sans indulgence», ont réagi François Zimeray et Jessica Finelle, deux de ses avocats, dans un communiqué transmis à l’AFP.

Souvent décrit comme en froid avec le reste de sa famille, Nicolas Puech avait hérité de plus de 6 millions d’actions, soit 5,76 % du capital d’Hermès. Une des grandes questions dans ce dossier à rebondissements était de savoir si ces actions avaient été vendues ou non lorsque Bernard Arnault, le patron de LVMH, avait discrètement accumulé une participation dans son concurrent.

L’affaire avait connu un nouveau soubresaut en 2023 lorsque Nicolas Puech avait affirmé être ruiné, et accusé son gestionnaire de fortune d’avoir utilisé de subtils montages financiers pour faire disparaître ses actions.