De l’intérieur d’un local du Stockholm Stadsmission émanent les vapeurs chaudes du dîner en train de mijoter. «Ce soir, c’est un curry végétarien avec du riz», annonce Sofie Arvidson, la responsable du centre, à Samir Asadi, emmitouflé dans plusieurs couches de vêtements pour affronter l’arrivée de l’hiver suédois. L’association caritative, similaire au mouvement Emmaüs en France, agit dans le domaine de l’éducation et de la lutte contre la pauvreté. Ici, la permanence de l’association à l’entrée discrète reçoit des mineurs isolés, des personnes victimes de traite ou de violences et désormais, de manière croissante, des travailleurs étrangers.
Après l’élection générale de septembre 2022, marquée par le succès des Démocrates de Suède (extrême droite) devenus la deuxième force politique du pays, le royaume scandinave a pris un virage droitier sur sa politique migratoire. La feuille de route du gouvernement en témoigne : l’accord de coalition Tidö présente 18 pages sur 62 consacrées à «l’immigration et l’intégration», de loin le chapitre le plus long.
La mise en application n’a pas tardé. Depuis le 1er novembre 2023, le salaire minimum requis pour demander un visa de travail a doublé, passant de 13 000 à 27 360 couronnes suédoises (environ 2 390 euros) pour les r