Jusqu’où ira-t-il pour la paix ? Selon plusieurs médias américains, le président américain Donald Trump, très impatient d’obtenir une percée diplomatique, serait prêt à reconnaître la souveraineté russe sur la Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014. De fait, selon le Financial Times, le président russe Vladimir Poutine a proposé début avril d’arrêter son invasion et de geler la ligne de front actuelle si les Etats-Unis accèdent à ses revendications majeures, comme la non-adhésion de l’Ukraine à l’Otan. Alors que Donald Trump a dit dimanche espérer un accord «dans la semaine» entre Moscou et Kyiv, le Kremlin a mis en garde contre toute précipitation dans les discussions. Ces révélations interviennent alors qu’Américains, Ukrainiens et Européens se retrouvent ce mercredi à Londres pour un nouveau round de pourparlers.

Depuis l’Inde, le vice-président américain, a accentué la pression mise par Trump la veille. «Nous avons présenté une proposition très explicite aux Russes et aux Ukrainiens, et il est temps pour eux de dire oui, ou pour les Etats-Unis de se retirer de ce processus», a affirmé M. Vance à la presse après avoir visité le Taj Mahal à Agra.

«Il est maintenant temps, je pense, de prendre, si ce n’est la dernière mesure, l’une des dernières, c’est-à-dire, à un niveau général, celle qui dit que nous allons arrêter les tueries, […] geler les lignes territoriales à un niveau proche de ce qu’elles sont aujourd’hui», a déclaré l’ultraconservateur, pour qui ce mouvement «signifie que les Ukrainiens et les Russes doivent tous deux abandonner une partie du territoire qu’ils possèdent actuellement».

L’Ukraine a annoncé accepter de discuter directement avec Moscou pour mettre fin à l’invasion russe - une première depuis 2022 - mais seulement après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu, a déclaré mardi 22 avril le président ukrainien Volodymyr Zelensky. «Après un cessez-le-feu, nous sommes prêts à nous asseoir [pour des négociations, ndlr] sous n’importe quel format», a-t-il fait savoir au cours d’une conférence de presse à Kyiv. Le chef de l’Etat ukrainien attend également «une réponse claire» de Moscou à son offre de nouvelle trêve limitée aux attaques contre les infrastructures civiles. La veille, son homologue russe avait évoqué une possible reprise de pourparlers directs avec l’Ukraine pour parler d’une trêve en ce sens.

Le président ukrainien s’est déclaré mardi «prêt» à rencontrer son homologue américain au Vatican, où tous deux doivent assister aux obsèques du pape prévues samedi. Il s’agirait de leur première entrevue depuis leur échange particulièrement houleux en février à la Maison Blanche. Donald Trump, lui, «est de plus en plus frustré par les deux parties dans cette guerre, et il l’a vraiment fait savoir», a déclaré mardi sa porte-parole Karoline Leavitt.

Dans la nuit, des incendies se sont déclarés dans plusieurs régions ukrainiennes à la suite d’attaques russes. Des frappes ont été signalées dans les régions de Kyiv, Kharkiv, Poltava, Odessa et Dnipropetrovsk. Par ailleurs, neuf personnes ont été tuées dans une attaque de drone contre un bus à Marganets, dans le sud-est de l’Ukraine, a annoncé ce mercredi le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, sur Telegram. «Un drone […] a percuté un bus transportant les employés d’une entreprise», a déclaré Sergiy Lysak, précisant que 30 personnes avaient été blessées mais que «leur nombre ne cess [ait] d’augmenter».

Mise à jour à 13h51 avec la nouvelle déclaration de JD Vance