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Interview

Stocks d’armement au fond des lacs suisses : «Après la Seconde Guerre mondiale, l’immersion est une pratique répandue chez les belligérants»

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Alors que les autorités de Berne lancent un concours pour repêcher des caisses de munitions immergées au fond des lacs suisses, la chercheuse Elodie Charrière revient sur ces dépôts d’armes en eaux vives après les deux grands conflits mondiaux.
Une balise interdisant la baignade dans le lac Léman, en 2019. (Andrii Shepeliev/Getty Images)
publié le 23 août 2024 à 9h21

50 000 francs suisses (52 800 euros) : c’est le prix offert par l‘Office fédéral de l’armement Armasuisse, le 7 août, à la meilleure idée de «méthode sûre et écologique de repêchage de munitions dans les lacs suisses». Un concours qui vise à renforcer la prévention et à multiplier les réponses en cas d’urgence, mais qui n’aurait rien d’alarmant, selon Elodie Charrière, collaboratrice scientifique à l’Institut des sciences de l’environnement de l’Université de Genève. Et de rassurer : la contamination liée aux munitions immergées au fond de nombreux lacs suisses n’est pas établie. Autrice d’un livre sur ce sujet, les Immersions de munitions dans les lacs suisses et français de 1919 à aujourd’hui, de l’oubli à un statu quo évolutif (éd. Peter Lang, en libre accès), elle ancre le contexte de ce phénomène.

Comment des munitions se sont-elles retrouvées au fond des lacs suisses ?

Concernant le lac Rotsee, dans le canton de Lucerne, cela fait suite à l’explosion d’une fabrique de grenades à main située à proximité de la rive, en 1916. Il s’agit donc d’une immersion de munitions involontaire. Mais dans la majorité des cas, il s’agit de décisions délibérées de se débarras