«Est-ce que vous pouvez arrêter de sourire, s’il vous plaît ?» demande le photographe, dans l’espoir de saisir un cliché plus sobre. «Je ne peux pas m’arrêter, cela fait des jours que je souris», lance Cecilia Bladh in Zito, rayonnante. Si la maire de Hörby peine à cacher son bonheur, c’est parce que son parti, les Démocrates de Suède (SD), vient de battre tous les records. Le 11 septembre, ils sont devenus la deuxième force politique du pays, en récoltant 20,5 % des voix aux législatives. Pour la première fois, la droite traditionnelle a accepté de coopérer avec ce parti nationaliste et anti-immigration, une stratégie qui a permis au bloc de droite de remporter les élections.
Immigration et criminalité
Dans le sud du pays, Hörby offre un terrain de choix pour comprendre la montée de l’extrême droite en Suède. Aux manettes de la ville depuis quatre ans, les SD ont de nouveau fait carton plein ici, il y a dix jours : 38,8 % aux législatives et 39,2 % aux municipales. Un record. «On a de meilleurs résultats qu’en 2018, je le vois comme la reconnaissance qu’on a fait du bon travail», se félicite la maire. Depuis quatre ans, cette commune de 16 000 habitants jouit d’une étrange notoriété. Elle est régulièrement présentée comme l’une des «vitrines» des SD, avec son lot de scandales,