En cette froide soirée d’automne, le district central de Beyoglu, à Istanbul, est le théâtre d’un funeste bal d’ambulances, de voitures et de motos de police ainsi que de Scorpions, ces emblématiques véhicules blindés de l’armée turque. Des hélicoptères traversent aussi le ciel incandescent. Aux alentours de 16h20, une puissante déflagration a frappé l’avenue Istiklal, une artère commerciale majeure de la mégapole turque. Selon un bilan provisoire dressé par le gouverneur de la ville, Ali Yerlikaya, l’explosion aurait coûté la vie à 6 personnes et blessé 81 autres. «C’était vraiment énorme, tout a tremblé d’un coup et les gens se sont mis à courir dans tous les sens», raconte un employé d’un bar situé dans une ruelle adjacente, à quelques centaines de mètres du site de l’explosion.
S’exprimant en direct à la télévision, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé que «les premières observations laissent subodorer un attentat terroriste» qui impliquerait «une femme». «Les auteurs de ce vil attentat seront démasqués. Que notre population soit sûre que les auteurs seront punis. Les tentatives de piéger la Turquie et la nation turque dans la terreur ne pourront atteindre leur but ni aujourd’hui ni demain, pas plus que cela a été le cas hier», a ajouté le chef de l’Etat. Plus tard dans la soir