Tous les jours, pendant une vingtaine de minutes, le politique et urbaniste Maxime Katz monologue devant sa caméra. La politologue Ekaterina Schulmann fait de même tous les deux ou trois jours, parfois avec un invité, pendant plus d’une heure. Toutes les semaines, la journaliste Katerina Gordeeva publie une longue interview d’un artiste, un journaliste, un philosophe, un politique. Depuis le 24 février, tous parlent, directement et indirectement, de la guerre en Ukraine. Et tous sont suivis, sur YouTube et Telegram, par une communauté toujours grandissante. Leur nombre de vues et d’abonnés se compte en centaine de milliers. Pour certains, en millions. Depuis le début de la guerre, les compteurs s’affolent pour ceux qui sont devenus, comme nombre de leurs collègues, plus que des créateurs de contenu : ils sont les points de ralliement d’une nouvelle communauté, formée de jeunes gens âgés de 18 à 35 ans, diplômés de l’enseignement supérieur, à l’aise avec les réseaux sociaux et capables d’utiliser des VPN pour contourner la censure. La communauté des Russes opposés à la guerre en Ukraine déclenchée par Vladimir Poutine.
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