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Mobilisation numérique

Sur l’Internet russe, l’expansion massive des communautés antiguerre malgré la censure

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Privés de médias indépendants et de toute possibilité de se rassembler physiquement, les citoyens qui ne soutiennent pas la politique du Kremlin et en particulier en Ukraine, se retrouvent autour des chaînes YouTube et Telegram lancées par des personnalités publiques locales devenues très populaires.
Des médias traditionnels, qui existaient avant la guerre, comme Meduza sur Telegram ou Navalny Live, ont des millions d'abonnés, et d’autres ont vu leur audience exploser depuis le mois de février, comme Holod ou la chaîne Telegram ChTD. (Evgenia Novozhenina/REUTERS)
publié le 15 mai 2022 à 15h36

Tous les jours, pendant une vingtaine de minutes, le politique et urbaniste Maxime Katz monologue devant sa caméra. La politologue Ekaterina Schulmann fait de même tous les deux ou trois jours, parfois avec un invité, pendant plus d’une heure. Toutes les semaines, la journaliste Katerina Gordeeva publie une longue interview d’un artiste, un journaliste, un philosophe, un politique. Depuis le 24 février, tous parlent, directement et indirectement, de la guerre en Ukraine. Et tous sont suivis, sur YouTube et Telegram, par une communauté toujours grandissante. Leur nombre de vues et d’abonnés se compte en centaine de milliers. Pour certains, en millions. Depuis le début de la guerre, les compteurs s’affolent pour ceux qui sont devenus, comme nombre de leurs collègues, plus que des créateurs de contenu : ils sont les points de ralliement d’une nouvelle communauté, formée de jeunes gens âgés de 18 à 35 ans, diplômés de l’enseignement supérieur, à l’aise avec les réseaux sociaux et capables d’utiliser des VPN pour contourner la censure. La communauté des Russes opposés à la guerre en Ukraine déclenchée par Vladimir Poutine.

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