De la parole aux actes. Pour son second quinquennat, Emmanuel Macron va-t-il ouvrir de nouveaux chantiers diplomatiques ? Les trois mois de guerre en Ukraine devraient pousser ce fervent défenseur du projet européen à peser de toutes ses forces sur la construction d’un projet politique plus inclusif. Quitte à rester en retrait sur le reste du monde, selon Tara Varma, directrice de l’European Council on Foreign Relations.
Comment jugez-vous le bilan diplomatique d’Emmanuel Macron au cours de ce premier quinquennat ?
Il y a eu une stratégie très ambitieuse dès le départ, avec une vraie volonté de transformer la manière dont la diplomatie se fait. C’est pour ça qu’il y a eu cette cellule diplomatique très resserrée, avec un petit groupe de gens qui avancent car c’est pour lui synonyme de plus d’efficacité. Il y a quand même eu des crises importantes. L’Ukraine, certes, mais aussi l’alliance Aukus [Alliance tripartite formée en septembre 2021 entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni, rompant l’engagement d’achat de sous-marins à la France, ndlr]. Et ce qui reste, c’est ce qu’il a incarné en 2017 : l’autonomie stratégique européenne, la souveraineté européenne, tout cela se trouvait dans son discours de la Sorbonne, et ça a beaucoup avancé.