Devenue presque malgré elle l’égérie de la révolution bélarusse, Svetlana Tikhanovskaïa, 38 ans, poursuit sa mission depuis Vilnius en Lituanie, où elle s’est exilée en août, au lendemain de l’élection présidentielle contestée. Alors que le régime d’Alexandre Loukachenko met de plus en plus de pression sur l’opposition, Svetlana Tikhanovskaïa se prépare à une bataille bien plus longue que prévu. Elle milite auprès des chefs d’Etat pour la défense des droits de l’homme dans son pays et l’organisation de nouvelles élections. Et affirme à Libération que cette «révolution est une affaire uniquement bélarusse».
Quelles nouvelles avez-vous de la situation au Bélarus ?
Les nouvelles ne sont pas bonnes, malheureusement. Les gens sont fatigués, et effrayés comme jamais ils ne l’ont été auparavant. Tous les jours, des Bélarusses sont arrêtés ou condamnés à des peines de prison pour avoir participé à des manifestations. Je suis en contact quotidiennement avec des médecins, enseignants, les sportifs, et ils me disent tous qu’ils n’arrêteront pas leur combat. Il y a aussi de nombreuses micromanifestations entre voisins qui s’organisent… Mais je me rends bien compte que le noyau dur de cett