La «Jeanne d’Arc» bélarusse ne lâchera rien. En dépit de la dérive totalitaire d’un régime prompt à traquer ses détracteurs, terrés au pays comme en exil, l’espoir d’un Bélarus démocratique reste là, pugnace. Depuis la révolution avortée d’août 2020, déclenchée par la fraude électorale d’Alexandre Loukachenko, Svetlana Tikhanovskaïa a pris l’étoffe d’une cheffe d’Etat, multipliant discours et rencontres diplomatiques aux quatre coins de l’Europe, à l’opposé du dictateur moustachu, vassal de Vladimir Poutine et isolé comme jamais.
Mais l’égérie du mouvement de contestation continue de se décrire comme une «femme ordinaire». La leader des forces démocratiques en exil appartient à cette génération de Bélarusses qui se sont longtemps murés dans l’apolitisme. Mais, comme elle le souligne depuis cet immeuble anonyme en périphérie de Vilnius, qui sert de QG de l’opposition en exil, «chacun a son propre chemin pour comprendre ce qu’est la dictature». Le sien apparaît en 2020, quand elle décide de se porter candidate à la place de son mari, Sergueï,