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Liberté de la presse

Chaîne de télé menacée en Pologne: TVN obtient un répit

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Une loi votée le 17 décembre a interdit aux entreprises non européennes de posséder une part majoritaire d’un média. Elle visait clairement la chaîne privée, propriété du groupe américain Discovery, mais vient d’être bloquée par le président Andrzej Duda qui y a apposé son veto.
Le siège de la chaîne TVN, à Varsovie le 8 juillet. (Czarek Sokolowski/AP)
publié le 19 décembre 2021 à 17h18
(mis à jour le 27 décembre 2021 à 15h40)

Après la mise au pas de la presse locale, place à la télévision. Vendredi 17 décembre, les députés polonais ont validé au pas de charge un projet de loi de «repolonisation» des médias, qui interdit à des investisseurs non européens de posséder une part majoritaire d’une télé, d’une radio ou d’un journal. Baptisée «loi TVN» par l’opposition et les observateurs, le texte n’a qu’une cible : cette chaîne de télévision privée, la plus grosse du pays, qui ne se prive pas de critiquer le gouvernement. Pour essayer de la réduire au silence, le parti Droit et Justice (PiS) au pouvoir s’en prend donc à son propriétaire, le mastodonte américain Discovery, qui a six mois pour revendre ses parts jusqu’à posséder, au maximum, 49 % du groupe.

TVN est devenue au fil des ans une des bêtes noires du PiS. En septembre, le Premier ministre, Mateusz Morawiecki, la qualifiait de «média non indépendant», qui «agit de manière complètement tendancieuse» et «attise la haine» vis-à-vis de ses opposants. En 2017 déjà, le Conseil national de la radio et de la télévision (contrôlé par le pouvoir) avait infligé une amende record de 1,5 million de zlotys (350 000 euros environ) à TVN pour avoir «encouragé des actions illégales et des comportements menaçant la sécurité publique» lors de la couverture de manifestations anti