La tempête Boris, qui fait rage depuis le 14 septembre, commence seulement à s’estomper. Vient désormais l’heure de chiffrer les dégâts et estimer les aides. Ursula von der Leyen a rencontré jeudi 19 septembre à Wroclaw, ville polonaise de 670 000 habitants assiégée par les eaux, les dirigeants de quatre pays d’Europe centrale frappée par la tempête Boris, où depuis la semaine dernière, des vents violents, précipitations exceptionnellement fortes et inondations ont fait 24 morts en République tchèque (5), en Autriche (5), en Pologne (7) et en Roumanie (7). «À première vue, il est possible de mobiliser 10 milliards d’euros du Fonds de cohésion pour les pays touchés, a annoncé von der Leyen. Il s’agit d’une réaction d’urgence. Il était pour moi […] déchirant de voir la destruction et la dévastation» entraînées par les inondations.
La cheffe de la Commission a indiqué que l’UE disposait de deux sources d’aides potentielles - le Fonds de cohésion et le Fonds de solidarité - qu’elle pouvait utiliser pour «contribuer au financement de la réparation et de la reconstruction».
«Mesures extraordinaires»
«Nous mobiliserons les fonds de cohésion d’une manière inhabituelle, de façon à ce que, tout d’abord, ils puissent être utilisés de manière très flexible, en fonction des besoins», a souligné la dirigeante allemande. Selon elle, les bénéficiaires de l’aide pourront l’utiliser «comme préfinancement», de sorte que l’argent coule avant même l’investissement prévu, et sans nécessité d’un apport national. «Il s’agit d’argent européen à 100 %, sans cofinancement. […] Des temps extraordinaires nécessitent des mesures extraordinaires», a-t-elle expliqué devant la presse, aux côtés des chefs de gouvernement polonais Donald Tusk, tchèque Petr Fiala, slovaque Robert Fico et autrichien Karl Nehammer.
Dans l'œil de Libé
Dans le détail, «la moitié de ces dix milliards reviendront à la Pologne», à en croire les dires dans la soirée Donald Tusk. Le chef du gouvernement tchèque, lui, a parlé de «bonne nouvelle» et de deux milliards d’euros pour son pays, et le chancelier autrichien a évoqué le chiffre de 500 millions d’euros pour l’Autriche. Il n’est pas encore certain du montant des sommes revenues à la Slovaquie et la Roumanie.
Le chef du gouvernement roumain, lui, n’était pas de la rencontre en raison d’une réunion de son Conseil supérieur de la Défense nationale. Sur X, Karl Nehammer a remercié Donald Tusk «pour l’initiative» de la rencontre et Ursula von der Leyen «pour la bonne coopération».
«Tout détruit»
En Pologne, plusieurs villes et villages ont été complètement détruits par la crue qui a laissé derrière elle un paysage de désolation, avec des maisons démolies, des ponts coupés, l’infrastructure routière et ferroviaire endommagée. Dans certaines localités, les habitants manquent toujours d’eau potable et d’électricité. A travers le pays, des collectes d’argent et de produits de première nécessité sont organisées, alors que les autorités locales commencent à évaluer les dégâts qui pourraient se chiffrer en milliards de zlotys.
Le gouvernement polonais a dit avoir débloqué deux milliards de zlotys (470 millions d’euros) d’aides directes aux personnes et localités touchées par les inondations. A Vienne, le gouvernement a annoncé mercredi que le fonds d’aide aux sinistrés du pays serait porté à un milliard d’euros.