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Cruauté

Traversées de la Manche par des migrants : la politique britannique de l’effet d’annonce

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Alors qu’a été évacué vendredi 11 août le «Bibby Stockholm», un centre de rétention flottant amarré dans le sud de l’Angleterre, en raisons d’inquiétudes sanitaires, les associations appellent le gouvernement britannique à changer ses méthodes, qui visent toujours à démanteler le modèle des passeurs.
Le 8 août à Portland (Devon). Amarré dans le sud de l'Angleterre, le «Bibby Stockholm» a été réaménagé pour pouvoir y enfermer plus de 400 migrants. (Ben Stansall/AFP)
par Marie Billon, intérim à Londres
publié le 15 août 2023 à 10h53

Ils auront passé moins d’une semaine sur le Bibby Stockholm. Les 39 hommes qui y avaient été installés lundi 7 août après de multiples reports de date – notamment en raison d’inquiétudes sanitaires – ont été évacués vendredi à cause de traces de légionellose découvertes dans l’eau. Le gouvernement britannique entend pourtant réinstaller les demandeurs d’asile dans ce centre de rétention flottant amarré à Portland (Dorset), dans le sud-ouest de l’Angleterre, dès que possible. Ce large bunker a notamment déjà servi pour y détenir des réfugiés aux Pays-Bas, où les conditions de vie y avaient été vivement critiquées.

Le Bibby Stockholm a été récemment rénové, notamment pour en élargir la capacité. Des lits superposés ont été installés dans chacune des plus de 200 cabines afin que deux personnes puissent y dormir. Cette surcapacité artificielle en fait potentiellement «un piège mortel», selon le syndicat national des pompiers (FBU). C’est une «quasi-prison», a reconnu le député conservateur du sud du Dorset, Richard Drax, opposé à l’amarrage de cette péniche dans sa région.

Le Bibby Stockholm devait être le premier d’une lignée aussi longue que possible de centres d’accueil flottants visant à libérer les hôtels réquisitionnés pour loger les demandeurs d’asile,