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Dissensions

Trêve d’un mois en Ukraine : «pas d’accord» selon le Royaume-Uni sur la proposition évoquée par Macron

Le secrétaire d’Etat britannique aux Forces armées a affirmé lundi 3 mars que Paris et Londres n’avaient pas trouvé de terrain d’entente au sujet d’une possible trêve d’un mois entre Kyiv et Moscou, comme l’avait annoncé dimanche soir le président de la République.

Le secrétaire d'Etat parlementaire aux Forces armées britanniques, Luke Pollard, en Pologne, le 13 janvier 2025. (Sergei Gapon/AFP)
Publié le 03/03/2025 à 10h21

Friture sur la ligne entre Londres et Paris. Au lendemain de la déclaration en ce sens d’Emmanuel Macron, le secrétaire d’Etat britannique aux Forces armées a affirmé ce lundi 3 mars que le Royaume-Uni et la France n’avaient pas trouvé de terrain d’entente sur une proposition de trêve d’un mois en Ukraine. «Il n’y a pas d’accord sur ce à quoi ressemblerait une trêve […] mais nous travaillons ensemble avec la France et nos alliés européens pour déterminer la voie à suivre pour une paix durable en Ukraine», a déclaré Luke Pollard sur Times radio. «Plusieurs options sont sur la table, sous réserve de discussions plus approfondies avec les partenaires américains et européens, mais une trêve d’un mois n’a pas fait l’objet d’un accord», a également souligné un responsable du gouvernement britannique.

Dimanche soir, le président de la République avait déclaré dans une interview au Figaro que les deux pays, actuellement en pointe sur le soutien à l’Ukraine, proposaient une trêve d’un mois «dans les airs, sur les mers et les infrastructures énergétiques». Plus tôt dans la journée, avant le sommet européen à Londres, le Premier ministre britannique Keir Starmer avait annoncé que Paris et Londres travaillaient à «un plan» pour faire cesser les combats.

Ce lundi matin, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, estimait sur France Inter qu’une telle trêve aurait permis «d’attester de la bonne foi de Vladimir Poutine». Il a aussi martelé que «jamais le risque d’une guerre sur le continent européen, dans l’Union européenne, n’a été aussi élevé parce que depuis bientôt quinze ans, la menace ne cesse de se rapprocher de nous».

«Ce à quoi nous assistons aujourd’hui, ce à quoi nous avons assisté dimanche à Londres, c’est le réveil de toute une partie des Européens qui refusaient de voir la réalité des choses», a ajouté le ministre français des Affaires étrangères. C’est pour cela que «le président de la République dit depuis sept ans maintenant que nous devons relever notre défense, pour dissuader la menace», a souligné Jean-Noël Barrot.

Désaccords diplomatiques

Lors du sommet organisé à Londres dimanche, quinze dirigeants européens, dont Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, ont affiché leur engagement à soutenir Kyiv et à se réarmer face à la Russie.

Rejoints par la Turquie, le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte, et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, ont eux convenu de la nécessité de tenter de conserver les Etats-Unis à leurs côtés, après l’altercation entre les présidents ukrainien et américain vendredi à la Maison Blanche.