Devant le lycée, une jeune femme hésite, sans doute impressionnée par les policiers et les caméras de télévision plantées non loin de là. Puis elle sort deux gerbes de fleurs de son sac à dos, les accroche sur le grillage et s’éloigne sans un mot, les larmes aux yeux. La banque d’en face est fermée «pour raison de sécurité» ; une cycliste attend, par habitude dans ce pays, que le feu passe au vert pour traverser même si la rue est déserte, bloquée à la circulation par les forces de l’ordre. Dans cette artère bordée d’immeubles modernes, proche du centre de la deuxième plus grande ville d’Autriche, c’est le silence qui frappe, en ce début d’après-midi.
Quelques heures plus tôt, mardi au matin, dix personnes ont été tuées dans une fusillade dans les murs de l’établissement lycée de la Dreierschützengasse. Le bilan initial était de neuf morts, une dixième victime est décédée de ses blessures en fin de journée. En début de soirée, le père d’un élève français de 17 ans a annoncé que son fils faisait partie des personnes tuées dans la fusillade. «La police est venue à 18 h 30 pour nous en informer», a-t-il déclaré à l’AFP, souhaitant rester anonyme. Le nombre de morts pourrait encore augmenter : une dizaine de personnes sont grièvement blessées, avec un pronostic vital engagé pour certaines. Dans la matinée, les lieux avaient été rapidement sécurisés et évacués après les premiers appels signalant des cris et des coups de feu. Une cellule de crise a pris les élèv