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Parachutage

Turquie : Erdogan chahuté par le mouvement de l’université du Bosphore

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Les étudiants du prestigieux établissement stambouliote se révoltent contre la nomination par le président turc d’un nouveau recteur. Une crise qui prend de l’ampleur après l’arrestation de plusieurs centaines de personnes début février.
Lors d'une manifestation des étudiants à Ankara, le 5 février. (Burhan Ozbilici/AP)
publié le 18 février 2021 à 17h09

Les routes barricadées par des barrières métalliques, des policiers qui contrôlent l’entrée du métro et des canons à eau en alerte permanente, voilà à quoi ressemble depuis quelques semaines l’entrée du campus de l’université du Bosphore d’Istanbul (Bogazici en turc), l’une des meilleures du pays. Depuis le 4 janvier, les étudiants et le personnel y sont mobilisés contre la nomination par le président Erdogan d’un nouveau recteur.

Jusqu’à présent, les enseignants de l’université élisaient démocratiquement un des leurs à ce poste. Le parachutage autoritaire de Melih Bulu – un homme d’affaires dont la seule légitimité académique semble être ses liens avec le parti présidentiel de la justice et du développement (AKP), pour lequel il a été un candidat aux législatives de 2015 – devait permettre de faire rentrer l’université dans le rang. C’est le contraire qui s’est produit.

«Nous savions que notre combat serait long mais nous ne pensions pas qu’il aurait cette portée», s’étonne Mehmet Altundag, un étudiant en science politique et sociologie. Le mouvement du Bosphore a pris une ampleur nationale début février, après l’arrestation de plusieurs centaines de personnes au cours de manifestations. Erdogan a immédiatement qualifié les manifestants de «vandales» et de «terroristes», agitant le spectre du mouvement d