«La balle est dans le camp des Russes», a synthétisé le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, ce mardi 11 mars au soir, à la sortie de la réunion avec les représentants ukrainiens en Arabie saoudite, selon qui Kyiv a accepté des «négociations immédiates» avec la Russie.

«L’Ukraine s’est déclarée prête à accepter la proposition américaine d’instaurer un cessez-le-feu immédiat et provisoire de 30 jours, qui peut être prolongé par accord mutuel des parties et qui est soumis à l’acceptation et à la mise en œuvre simultanée par la Fédération de Russie», souligne une déclaration commune publiée à l’issue de ces pourparlers à Djedda, ville au bord de la mer Rouge. «Les Etats-Unis feront savoir à la Russie que la réciprocité russe est la clé de la paix», ajoute le communiqué.

Les deux parties sont également convenues de conclure «dès que possible» un accord sur les minerais ukrainiens, les Etats-Unis acceptant de leur côté de lever les restrictions sur l’aide militaire et l’échange de renseignements. Le président américain, Donald Trump, avait mis fin à l’aide à l’Ukraine après une rencontre désastreuse avec Volodymyr Zelensky fin février à la Maison Blanche. Ce mardi soir, le chef d’Etat républicain a confirmé qu’il allait inviter son homologue ukrainien à revenir à Washington : «Nous voulons en finir avec la guerre en Ukraine», a-t-il dit dans le jardin de la Maison Blanche, avant d’évoquer une possible discussion avec Vladimir Poutine dans les jours à venir.

Côté ukrainien, Volodymyr Zelensky a martelé que «les Etats-Unis doivent convaincre la Russie de le faire», lors de son adresse quotidienne diffusée sur les réseaux sociaux, ajoutant que l’Ukraine voit de manière «positive» cette proposition de trêve. Après cette réunion à Djedda, les Etats-Unis «comprennent nos arguments, perçoivent nos propositions», a poursuivi Volodymur Zelensky, qui a remercié Donald Trump pour la «conversation constructive» entre les équipes des deux pays. «L’Ukraine est prête pour la paix. La Russie doit montrer si elle est prête à mettre fin à la guerre ou à la poursuivre», a conclu Zelensky. Selon le dirigeant ukrainien, si Moscou acceptait cette trêve, elle entrerait en vigueur «dès cet instant».

Ce rétablissement du dialogue entre Washington et Kyiv, et les mesures qui en découlent ce mardi soir, constituent «une évolution positive pouvant constituer un pas vers une paix globale, juste et durable pour l’Ukraine», ont écrit la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa sur X, quand le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué une «avancée remarquable» dans les négociations de paix en Ukraine.

Emmanuel Macron s’est de son côté «félicité des avancées permises par les discussions entre les États-Unis d’Amérique et l’Ukraine», «en particulier sur l’idée d’un possible cessez-le-feu pour 30 jours», a déclaré le président français sur le réseau X. «La France et ses partenaires restent engagés pour une paix solide et durable, qui soit adossée à des garanties de sécurité robustes pour l’Ukraine», a-t-il ajouté.

Le conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Waltz, a pour sa part estimé auprès de journalistes que «nous sommes passés de la question de savoir si la guerre va se terminer à celle de savoir comment elle va se terminer».

Mise à jour : à 21h23 avec l’ajout de la réaction d’Emmanuel Macron.