Alors que la paix se rapproche au Proche-Orient, les bombardements ne cessent pas sur le front de l’Est, en Ukraine, où Vladimir Poutine reste sourd aux appels à un cessez-le-feu. L’armée de l’air ukrainienne a fait état sur Telegram d’une «attaque ennemie aux missiles balistiques et d’une attaque massive de drones d’attaque», dans la nuit de jeudi 9 à vendredi 10 octobre, appelant la population à rester dans des abris. Le président Zelensky a rapporté que le lancement, par la Russie, de plus de 450 drones et 30 missiles à travers le pays.
«Les Russes infligent des frappes massives à l’infrastructure énergétique ukrainienne», a par ailleurs indiqué le ministère de l’Energie sur Facebook. Il a précisé que la capitale et neuf régions ont été affectées par des coupures d’électricités (Donetsk, Dnipropetrovsk, Tcherniguiv, Tcherkassy, Kharkiv, Soumy, Poltava et Odessa).
Face à ces nouvelles attaques, le président ukrainien a enjoint, dans une déclaration en ligne, ses alliés à répondre par des mesures concrètes. «Ce qui est nécessaire, ce ne sont pas des paroles en l’air mais une action décisive – de la part des États-Unis, de l’Europe et du G7 – en livrant des systèmes de défense aérienne et en appliquant des sanctions.»
Frontières
A Kyiv, «la rive gauche [orientale, ndlr] est sans électricité. Il y a également des problèmes sur le réseau d’eau», a indiqué le maire de la ville, Vitali Klitschko, sur Telegram, selon qui «l’ennemi attaque l’infrastructure essentielle de la ville». Un journaliste de l’AFP vivant dans l’est de Kyiv a également constaté l’absence de courant et d’eau potable et témoigné que cette partie de la ville était plongée dans une obscurité totale. L’impact a été tel que – fait rare – le trafic du métro est interrompu jusqu’à nouvel ordre du côté oriental du Dniepr, a annoncé l’administration municipale.
Mort d’un enfant de 7 ans
Des frappes ont aussi touché notamment la région de Zaporijjia, dans le centre du pays, où un enfant de sept ans est mort et trois personnes ont été blessées dans la nuit. A Kyiv, neuf habitants d’un immeuble résidentiel ont été blessés, selon les autorités locales. La Russie bombarde quotidiennement les villes ukrainiennes depuis le début de son invasion du pays en février 2022, ciblant plus particulièrement les infrastructures énergétiques à l’approche de l’hiver.
Mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé la multiplication de ces frappes contre des cibles énergétiques par Moscou qui touchent aussi les infrastructures ferroviaires, et ont entraîné des appels à l’évacuation de familles avec enfants. «L’objectif de la Russie est de semer le chaos, de faire pression psychologiquement sur les gens», a-t-il dénoncé.
Hiver «extrêmement difficile»
A Sloviansk, ville du Donbass sous contrôle ukrainien, le maire a récemment conseillé aux plus vulnérables, enfants et personnes âgées, de partir, justifiant son appel par les attaques incessantes sur les systèmes de chauffage. «Le risque est grand que la saison d’hiver soit extrêmement difficile», a déclaré cet élu, Vadym Lyakh, sur les réseaux sociaux. Volodymyr Zelensky a fait état d’«une forte pression des attaques russes» sur le secteur gazier ukrainien, qui pourrait forcer Kyiv à augmenter les importations.
L’Ukraine frappe elle aussi régulièrement la Russie, ciblant en particulier les raffineries, ce qui a provoqué une hausse des prix du carburant dans ce pays depuis l’été. Volodymyr Zelensky a estimé les «pénuries de carburant à hauteur de 20 % des besoins» en Russie. L’Ukraine a aussi récemment frappé une centrale électrique dans la région russe frontalière de Belgorod, y provoquant des coupures de courant.
Une délégation ukrainienne conduite par la Première ministre Ioulia Svyrydenko doit se rendre «en début de semaine» aux Etats-Unis pour évoquer notamment la question de l’énergie et de la défense anti-aérienne face l’intensification des frappes russes, selon Volodymyr Zelensky.
Mise à jour à 9 h 20 avec la déclaration de Volodymyr Zelensky et le détail des régions affectées.