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Guerre

Frappes russes sur Kyiv : 31 morts et une centaine de blessés dans une attaque massive

La capitale ukrainienne qui a été touchée ce lundi 8 juillet par une attaque de missiles russes, recensait déjà au moins 31 morts, selon le président Zelensky. Le chef de la diplomatie européenne accuse la Russie de «cibler sans pitié les civils».
Kyiv a été touché par des missiles ce lundi 8 juillet. (Anatolii Stepanov/AFP)
publié le 8 juillet 2024 à 10h50
(mis à jour le 8 juillet 2024 à 13h10)

Une attaque de missiles russes sur Kyiv a au moins tué 31 personnes et en a blessé une centaine d’autres, ont déclaré ce lundi 8 juillet les autorités locales. Au total, «les terroristes russes ont de nouveau lourdement attaqué l’Ukraine» en tirant 38 missiles sur différentes villes : Kyiv, Dnipro, Kryvyï Rig, Sloviansk, Kramatorsk, a dénoncé le président Volodymyr Zelensky.

Dans la capitale ukrainienne, où deux centres médicaux ont été atteints, dont un important établissement pour enfants, on comptabilise au moins 31 morts. «Un des plus importants hôpitaux pour enfants d’Europe», celui d’Okhmatdyt, a été endommagé dans la capitale, a écrit Volodymyr Zelensky sur X. «La Russie ne peut soutenir qu’elle ignore où tombent ses missiles et doit être tenue pour pleinement responsable», a-t-il ajouté. Selon les services de sécurité ukrainiens, deux soignants ont été tués dans cet hôpital et sept enfants ont été blessés. Quatre personnes ont en outre été tuées dans un autre centre médical de Kyiv.

Onze personnes ont aussi été tuées dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), dont 10 dans la seule ville de Kryvyï Rig, et trois de plus près de la ligne de front dans l’Est, à Pokrovsk, d’après les différentes autorités. Plus de 100 personnes ont été blessées.

Attaque massive de missiles

Les frappes russes ont par ailleurs touché trois installations électriques à Kyiv, a indiqué l’opérateur privé DTEK. «Trois sous-stations transformateurs de DTEK ont été détruites ou endommagées dans les quartiers Golosiivskyi et Chevtchenkivskyi» de la capitale ukrainienne, a indiqué DTEK sur Telegram, précisant que des lignes électriques avaient aussi été endommagées.

Outre Kyiv, «Dnipro, Kryvyï Rig, Sloviansk, Kramatorsk» ont également été touchés, a-t-il annoncé sur Telegram «Tous les services sont mobilisés pour sauver le plus de monde possible», a-t-il ajouté. «Selon des données préliminaires, 10 personnes ont été tuées, 31 blessés sont déjà à l’hôpital, 10 d’entre eux sont sérieusement blessés», a ainsi écrit sur Telegram le chef de l’administration militaire de cette cité, Oleksandr Vilkoul, affirmant qu’une «attaque massive de missiles» avait notamment frappé une entreprise industrielle sur la ville natale du président Volodymyr Zelensky.

Ces frappes surviennent à un moment où, sur la ligne de front, l’armée russe grignote du terrain depuis des mois et tente de profiter des difficultés de l’armée ukrainienne à regarnir ses rangs et à obtenir davantage d’armes et de munitions de la part des Occidentaux. En effet, l’Ukraine ne dispose que d’un nombre limité de systèmes de défense antiaérienne et de munitions et en demande plus à ses alliés occidentaux. «Il est très important que le monde ne reste pas silencieux et que chacun voie ce que fait la Russie», a lancé Volodymyr Zelensky, à la veille d’un important sommet de l’Otan à Washington et à un moment où le Premier ministre indien Narendra Modi est à Moscou.

La France dénonce des «actes barbares»

Les réactions internationales ne se sont pas fait attendre. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a accusé la Russie de «cibler sans pitié les civils ukrainiens». «L’Ukraine a besoin d’une défense aérienne dès maintenant. Tous les responsables des crimes de guerre russes devront rendre des comptes», a-t-il déclaré sur le réseau social X. Paris dénonce des «actes barbares». Le Royaume-Uni condamne «une attaque épouvantable contre les civils ukrainiens». Sur X le nouveau chef de la diplomatie britannique réaffirme que «le soutien du Royaume-Uni à l’Ukraine est indéfectible».

De son côté, la Russie a nié toute attaque sur des bâtiments civils. «De nombreuses photographies et séquences vidéo publiées à Kyiv confirment sans équivoque la destruction causée par la chute d’un missile de défense aérienne ukrainien lancé à partir d’un système de missiles antiaériens dans la ville», a assuré le ministère russe dans un communiqué, qualifiant de «fausses» les déclarations ukrainiennes sur une frappe de Moscou qui aurait directement touché un hôpital civil de Kyiv, sans fournir dans l’immédiat les photographies et séquences vidéo évoquées pour étayer ses affirmations.

Mise à jour à 15 h 01 : avec la déclaration du chef de la diplomatie européenne, puis à 15 h 24 avec le bilan des morts et des blessés.