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Guerre

Ukraine : deux humanitaires français tués par une frappe russe, «un acte lâche et indigne» dénonce Macron

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Employés par une fondation suisse, les deux Français tués jeudi 1er février travaillaient dans des zones proches des combats, là où les ONG internationales et les agences de l’ONU ne vont pas. Trois de leurs collègues ont été blessés. Le parquet antiterroriste ouvre une enquête.
La ville de Beryslav, où a eu lieu la frappe, est située dans le sud de l'Ukraine, à proximité de Kherson. (Svitlana Horieva/Anadolu. AFP)
publié le 2 février 2024 à 9h30
(mis à jour le 2 février 2024 à 17h44)

Rares sont les humanitaires étrangers à travailler près des lignes de front en Ukraine. Trop compliqué, trop dangereux. Pour avoir fait leur travail, deux d’entre eux, des Français, ont été tués jeudi 1er février en début d’après-midi par une frappe russe à Beryslav, petite ville sur la rive nord du fleuve Dniepr, dans la région de Kherson (Sud). Trois autres Français ont été blessés. Le parquet antiterroriste ouvre une enquête.

Les cinq humanitaires travaillaient pour la fondation suisse Eper (Entraide protestante suisse), selon nos informations. L’organisation n’a pas confirmé, mais elle a publié un communiqué vendredi déplorant «une attaque mortelle de deux collaborateurs» dans le sud-est de l’Ukraine : «Actuellement, l’Eper travaille d’arrache-pied pour évacuer ses collègues blessés en toute sécurité […] L’Eper condamne fermement cette attaque brutale et injustifiable, qui constitue une grave violation du droit international humanitaire.»

Fondée en 1946, la fondation suisse fait figure d’exception dans le paysage humanitaire ukrainien. A la différence des grosses organisations, qui considèrent les abords des fronts trop risqués, ses équipes se rendent «à moins de 15 km de la ligne de front à Donetsk, Kharkiv et Kherson en distribuant des produits de première nécessité et des kits d’hygiène spécifiques aux femmes des régions de Kherson et d’Odessa ou des dons en espèce et en bons quand cela est possible, indique son dernier rapport d’activité pour l’Ukr