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Funambule

Ukraine: en Serbie, un équilibre périlleux entre Russie et Occident

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Le président serbe Aleksandar Vucic est le seul dirigeant européen a avoir refusé d’imposer des sanctions contre la Russie et, en même temps, à avoir voté pour la résolution de l’ONU «déplorant l’agression russe contre l’Ukraine».
Aleksandar Vucic, le 21 décembre 2021. Le président de la Serbie tente de s’accrocher à sa position de neutralité, dans la droite ligne du non-alignement de l’époque yougoslave. (Florion Goga /Reuters)
publié le 4 mars 2022 à 16h54

Une relation particulière. En Europe, Belgrade est l’un des seuls points de passage ouverts entre la Russie et l’Ouest. La Serbie n’a pas imposé de sanctions à l’égard du Kremlin, alors la compagnie aérienne Air Serbia, majoritairement détenue par l’Etat, peut toujours faire atterrir et décoller ses avions à Moscou. Sa capitale est donc devenue, avec Istanbul et Antalya, une escale obligée pour rejoindre ou quitter la Russie depuis l’Europe. «Etant donné la situation, le nombre de vols Air Serbia pour la Russie a augmenté, il y en aura trois [vendredi]», précise un agent de l’aéroport. Il y a un mois, la compagnie n’en affrétait qu’un par jour, plus rarement deux.

La Serbie se distingue par sa position vis-à-vis de la guerre en Ukraine. Le président national populiste Aleksandar Vucic est le seul en Europe à avoir refusé d’adopter des sanctions contre la Russie – à l’exception du Bélarus. Dans le même temps, il s’est prononcé contre la violation territoriale de l’Ukraine. Le pays a même voté pour la résolution de l’ONU condamnant «l’agression de la Russie contre l’Ukraine», mercredi. Le représentant serbe a justifié son soutien par l’absence de menti