Au moment où les efforts diplomatiques engagés par Donald Trump pour tenter de mettre fin à la guerre s’enlisent, l’Ukraine a vécu une nouvelle nuit de bombardements. Cette attaque russe «massive» a fait au moins 10 morts, dont un enfant, et 38 blessés à Kyiv dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 août, selon le bilan provisoire communiqué par les autorités ukrainiennes. Le précédent bilan faisait état de 8 morts et de dizaines de blessés.
Selon l’armée de l’air ukrainienne, les forces de Moscou ont tiré 598 drones de combat et leurres, ainsi que 31 missiles balistiques et de croisière. Parmi eux, 563 drones et 26 missiles ont été abattus ou brouillés, a précisé l’institution dans un communiqué. «La Russie préfère les [missiles] balistiques plutôt que la table des négociations. Elle préfère continuer à tuer plutôt que de mettre fin à la guerre», a cinglé le président Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux.
A Kyiv, plusieurs immeubles résidentiels ont été endommagés, dont l’un de cinq étages s’est effondré, bloquant des habitants sous les décombres. Une école maternelle a subi des dégâts, des dizaines de voitures ont été détruites et un centre commercial du centre-ville a été touché. Le bâtiment de la mission de l’UE à Kyiv a aussi subi des dégâts, a fait savoir le président du Conseil européen, Antonio Costa, qui s’est dit «horrifié» par cette énième attaque russe. «L’UE ne se laissera pas intimider. L’agression de la Russie ne fait que renforcer notre détermination à soutenir l’Ukraine et son peuple», a-t-il ajouté.
Interview
Côté russe, l’armée a affirmé avoir intercepté 102 drones ukrainiens, alors que les attaques aériennes de Kyiv ciblant les raffineries ces dernières semaines ont fait flamber le prix de l’essence.
Fin juillet, des bombardements russes avaient fait plus de 30 morts dont cinq enfants à Kyiv, l’une des attaques les plus meurtrières dans la capitale ukrainienne depuis le début de l’invasion russe à grande échelle en 2022.
Ces frappes avaient poussé Donald Trump à renforcer la pression sur Moscou pour accepter une trêve et conduit à sa rencontre avec Vladimir Poutine en Alaska le 15 août. Après ce sommet, suivi par une visite à Washington du président ukrainien Volodymyr Zelensky accompagné de ses alliés européens, le dirigeant américain a dit vouloir préparer une rencontre en face-à-face entre les présidents russe et ukrainien.
«Faire pression» sur la Russie
Depuis, il n’y a toutefois pas eu d’avancées en vue d’un tel sommet, Moscou et Kyiv se rejetant la responsabilité d’un blocage. Avant la conclusion d’un hypothétique accord de paix, l’Ukraine veut obtenir des garanties de sécurité des Occidentaux pour dissuader Moscou de toute nouvelle attaque. Le Kremlin s’est dit «défavorable» mercredi à un éventuel envoi de troupes européennes en Ukraine dans le cadre d’un potentiel accord de paix.
Volodymyr Zelensky a assuré voir «des signaux très négatifs et arrogants de la part de Moscou concernant les négociations» de paix. Il a appelé à «faire pression» pour «forcer la Russie à prendre des mesures concrètes». Il a annoncé que des membres de son équipe allaient rencontrer vendredi à New York des représentants de l’administration de Donald Trump.
Pour mettre fin à son assaut, la Russie réclame notamment que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renonce à intégrer l’Alliance atlantique. Des conditions que Kyiv juge inacceptables.
Mise à jour : à 9 h 34, avec l’ajout des dégâts sur le bâtiment de la mission de l’UE à Kyiv et la déclaration du président du Conseil européen, Antonio Costa.