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Entretien

François Heisbourg sur la guerre en Ukraine : «Poutine tergiverse, car il n’a aucune envie d’arrêter la guerre»

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Avant même sa décision de ne pas se rendre en Turquie ce jeudi 15 mai pour entamer un dialogue, sans cessez-le-feu préalable, avec Volodymyr Zelensky, le président russe avait déjà perdu ce round diplomatique, selon le chercheur François Heisbourg.
Vladimir Poutine rencontre le président chinois au Kremlin, le 8 mai. (Kirill Kudryavstev /AFP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 14 mai 2025 à 19h49

L’Europe pourra-t-elle suppléer les Etats-Unis s’ils abandonnent l’Ukraine, comme c’est vraisemblable ? Pour François Heisbourg, conseiller spécial de la Fondation pour la recherche stratégique et auteur d’Un Monde sans l’Amérique (Odile Jacob, 2024), elle en a les moyens financiers – notamment si elle se décide à saisir les avoirs russes gelés en Europe – et militaires, même si ce sera «moins bien». Entretien.

Comment interprétez-vous la séquence diplomatique du week-end dernier à Kyiv ?

Volodymyr Zelensky n’est désormais plus sur un mode réactif, mais proactif : en décidant de se rendre à Istanbul ce jeudi 15 mai pour rencontrer Vladimir Poutine, sans certitude qu’il y soit, il le met en difficulté et met en péril la relation entre le dirigeant russe et Donald Trump. D’autant que le Président américain a annoncé qu’il envisageait d’aller lui aussi à Istanbul. Si Poutine ne vient pas à une rencontre qu’il a lui-même proposée en espérant que Zelensky se déroberait faute de cessez-le-feu préalable, il aura démontré qu