
Reportage
Ukraine : près de Kharkiv, la Maison de l’espoir «montre aux enfants qu’une autre vie est possible»
Il est un endroit, dans la campagne de Kharkiv, à une quarantaine de kilomètres de la ligne de front, qui tente de redonner une innocence à des enfants que la vie accable déjà de tout son poids. Un mince manteau de neige se dépose sur les toits de tôle de la bourgade encore endormie de Korotych, dans le nord-est de l’Ukraine. Il est 7 heures à peine, un chant liturgique s’élève dans la petite chapelle. Dans l’assemblée, trois ou quatre enfants écoutent la messe en silence, sous l’œil attendri d’une poignée de religieuses, tandis que le reste de leurs petits camarades s’extirpent du sommeil.
A la Maison de l’espoir, en périphérie de la ville de Kharkiv, on continue à apprendre, à s’amuser, à rigoler. C’est là, dans cet établissement discret, niché derrière une clôture, jouxtant un bois et entouré de champs, que ces enfants de 6 à 12 ans – orphelins, abandonnés ou accueuillis avec leur mère – prennent part à des ateliers de théâtre, participent à des sessions de thérapie équestre ou de pêche… Un cocon dans le fracas de la guerre. Créée sous l’impulsion d’une congrégation de sœurs catholiques il y a une quinzaine d’années, l’initiative permet d’héberger ces petits Ukrainiens et, depuis l’invasion de février 2022, de poursuivre leur éducation en ligne. Comme dans toutes les localit