Ils ont beau savoir - d’expérience ! - qu’un post de Donald Trump sur les réseaux sociaux peut tout envoyer valser, les leaders européens veulent apparaître fermes. En fin de matinée du lundi 12 mai, le gouvernement allemand a ressorti la montre, menaçant la Russie de nouvelles sanctions si elle n’acceptait pas l’offre américaine d’un cessez-le-feu avant lundi soir.
C’était la limite que les Européens avaient établie lors de la visite à Kyiv samedi. «Poutine n’avait pas besoin de conditions lorsqu’il voulait un cessez-le-feu pour organiser un défilé. Il n’en a pas besoin maintenant», a prévenu le Premier ministre britannique Keir Starmer. Mais Donald Trump a éclaté la deadline dès le lendemain en disant que les présidents russe et ukrainien devaient se rencontrer pour parler de paix.
L’échéance de lundi soir n’est pas dans le communiqué final des pays du Weimar + qui se sont rencontrés à Londres ce lundi. «Jusqu’à présent, la Russie n’a pas montré d’intention sérieuse de faire progresser les négociations. Elle doit le faire sans tarder», lit-on plus sobrement. Ce groupe de nations, réuni pour la sixième fois, comprend le Triangle de Weimar (France, Allemagne, Pologne) élargi à l’Italie, à l’Espagne, au Royaume-Uni et à la Commission européenne.
Promesse sonne creux
Créé en février, il doit répondre à Vladimir Poutine et à Donald Trump, qui avaient décidé que les négociations de paix se feraient sans l’Europe - et sans l’Ukraine. Pour cette rencontre, Keir Starmer souhaitait également démontrer que le Royaume-Uni était fermement ancré à l’Europe sur la question de l’Ukraine.
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Car l’objectif de cette réunion était aussi de réaffirmer les efforts conjoints pour la sécurité euroatlantique. «Les pays européens doivent jouer un rôle encore plus important pour assurer notre propre sécurité», dit le communiqué. La réunion s’est conclue sur les engagements habituels : renforcer les capacités ukrainiennes, et menacer Moscou de nouvelles sanctions. Mais sans accord de paix, la promesse «d’étudier la création d’une coalition de forces de réassurance aériennes, terrestres et maritimes» sonne creux.
La rencontre à Lancaster House montre surtout à quel point les Européens sont dépendants du vent que souffle Donald Trump… et ils doivent lui dire merci aussi. Ils ont salué «les efforts de paix menés par les Etats-Unis et la perspective de nouveaux pourparlers cette semaine».