On a connu Volodymyr Zelensky plus fringant, et plus avenant, même si la perspective de skipper un pays dans une troisième année de guerre totale ne prête sans doute pas à sourire. Mais les rituels ont leur importance, et il est désormais bien loin le temps où le jeune président disruptif badinait avec les journalistes dans des restos design et branchés, en période de paix, ou bien quand le chef de guerre en kaki défendait bec et ongles ses positions sur le quai de la station de métro de Maïdan. Mardi 19 décembre, l’équipe de Zelensky a convié la presse dans une banale salle de réception en sous-sol d’un hôtel de luxe de la capitale. Tristement classique. Un peu comme si, subrepticement, l’imagination créative n’était plus forcément la marque de fabrique de son pouvoir.
Ce qu’attendent pourtant les Ukrainiens de leur Président, c’est de montrer sa capacité de rebond, alors que les nuages noirs s’amoncellent, poussés par les vents mauvais en provenance d’Amérique. En intro, Zelensky tente bien de vendre quelques succès, comme l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’UE, «une expérience historique pour notre pays». Il évoque aussi «les victoires majeures dans la mer Noire», où selon lui la flotte russe n’est plus en mesure de nuire à la ca