La bascule est historique. En Suède, un bloc inédit réunissant la droite et l’extrême droite vient de remporter de justesse les élections législatives, évinçant la gauche au pouvoir depuis huit ans. Du futur chef du gouvernement au leader des nationalistes, passage en revue de trois figures du nouveau paysage politique suédois.
Interview
Ulf Kristersson, futur chef du gouvernement
Ulf Kristersson veut «remettre de l’ordre en Suède». Ce sont par ces mots que le très probable futur Premier ministre a réagi à la fragile victoire de son camp aux législatives. Premier chef du gouvernement suédois à avoir tendu la main à l’extrême droite, le leader conservateur des Modérés doit désormais composer avec leur soutien. «Uffe» avait pourtant refusé de sceller un tel pacte avec les Démocrates de Suède – parti héritier d’un groupe néonazi à sa création en 1988 – lors des dernières élections en 2018. Pour sortir victorieux de ce nouveau scrutin, l’homme aux lunettes rondes a donc opté pour une campagne de droite dure, promettant de lutter contre l’immigration, l’insécurité et les problèmes de gangs criminels, quitte à être taxé de «vendu» par ses détracteurs.
A 58 ans, cet ancien gymnaste est connu pour mener une vie active, parfois photographié en train de faire du sport aux côtés de son chien de chasse, Winston –