Il fait -11°C ce dimanche matin à Moscou. Emmitouflées de la tête aux pieds, des centaines de personnes ont afflué vers le cimetière de Borissovo, au sud-est de la capitale, pour honorer la mémoire d’Alexeï Navalny, mort il y a un an, le 16 février 2024, dans une colonie pénitentiaire au-delà du cercle polaire. Sous une neige fine, le monceau de fleurs sur la tombe grandit à vue d’œil. Dans la foule : sa mère, Lyudmila Navalnaïa, la mère de son épouse Ioulia, le père de l’opposant Ilya Iachine, des journalistes et des gens ordinaires. Ceux qui n’ont pas peur de se trouver aujourd’hui dans le petit cimetière de la banlieue de Moscou. Il n’y a pas encore de monument sur la tombe, seulement une croix en bois et un grand portrait de l’opposant, si reconnaissable avec son regard rieur.
Depuis un an, des gens sont venus chaque jour se recueillir sur la tombe de l’homme politique. Les circonstances de la mort du principal détracteur de Vladimir Poutine, devenu, derrière les barreaux, l’incarnation de la résistance et de l’espoir d’un autre destin pour la Russie, ne sont toujours pas claires. Son entourage accuse ouvertement Vladimir Poutine,