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Analyse

Un an après, Loukachenko se cramponne coûte que coûte

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Malgré une élection contestée, le président du Bélarus s’est maintenu au pouvoir, grâce à la fidélité d’une partie de la population, mais au prix d’une soumission accrue à la Russie.
Le président bélarusse Alexandre Loukachenko, le 23 juillet. (Sergei Shelega/AP)
publié le 9 août 2021 à 7h18

Des mobilisations sans précédent, des dizaines de milliers de Bélarusses dans les rues, des grèves à répétition, un soutien d’ampleur international à l’opposition. Pourtant, un an après l’élection présidentielle contestée, Alexandre Loukachenko, 66 ans, est toujours là, accroché à son pouvoir. Comment a-t-il réussi à se maintenir à la tête du pays ?

Un élément de réponse se trouve dans la fidélité d’une partie de la population à son dirigeant. «Dans les cercles proches du pouvoir et parmi les simples citoyens, ils sont nombreux à avoir beaucoup à perdre de la fin de l’ère Loukachenko», analyse Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences en science politique à l’Université Paris-Nanterre. Un taux d’emploi élevé, des salaires acceptables, les services de l’Etat qui fonctionnent : même si le Bélarus est de fait une dictature, certains se disent que la situation est meilleure qu’en Ukraine et en Russie voisines.

Pour les fonctionnaires et les salariés d’une entreprise inféodée au pouvoir, la révolution et le grand point d’interrogation sur l’avenir qui l’accompagne sont peu attrayants. D’autant plus que l’opposition réclame la lustration de tous ceux qui ont collaboré avec le régime. «Il n’y a pas eu de réflexion sur une transition douce et sur un modèle positif suffisamment concret pour qu’il soit acceptable pour les élites», poursuit Anna