Depuis le début de l’automne, tout le monde se demandait à Kyiv pour quelle raison l’armée de l’air russe économisait ses missiles de longue portée, en se contentant de tester la raquette posée au-dessus de la capitale avec des drones suicides shahed, certes coriaces, mais relativement faciles à intercepter par un arsenal de batteries anti-aériennes varié. La réponse est tombée en ce 29 décembre au matin, drue, quelques jours après que les forces aériennes russes ont perdu quelques chasseurs Soukhoï dans le sud de l’Ukraine. Vendredi, aux aurores, le ciel numérique des applications d’alertes anti-aérienne est devenu rouge sur l’intégralité du territoire ukrainien. Et l’une après l’autre, les grandes villes du pays ont vu une grêle de tous calibres s’abattre sur elles, à l’heure du petit-déjeuner.
Un diaporama sur le sujet
Tout commence aux alentours de 3 heures du matin, quand les sirènes se mettent à rugir. Les chaînes Telegram de quartier se peuplent d’emojis rageurs à tête de mort. Comme toutes les nuits ou presque, Euan MacDonald, un journaliste insomniaque du site anglophone NV, sort sur X des informations d’on ne sait où, sauf qu’elles sont généralement très fiables. «Deuxième alerte de la nuit, tapote-t-il. Plus tôt, des shahed se dirigeaient vers l’ouest, mainte