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Libération
Journée noire

Un déluge de feu s’abat sur l’Ukraine, la pire attaque aérienne sur ses centres urbains depuis l’invasion russe

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Ce vendredi 29 décembre, le pays a connu une des pires attaques aériennes depuis février 2022. Une journée noire au bilan provisoire très lourd : au moins 39 personnes ont été tuées selon un dernier bilan diffusé samedi.
Des résidents locaux enlèvent des débris sur le site où un immeuble résidentiel a été détruit lors d'une frappe de missile russe à Odessa, le 29 décembre 2023. (Stringer /Reuters)
par Stéphane Siohan, correspondant à Kyiv
publié le 29 décembre 2023 à 20h07

Depuis le début de l’automne, tout le monde se demandait à Kyiv pour quelle raison l’armée de l’air russe économisait ses missiles de longue portée, en se contentant de tester la raquette posée au-dessus de la capitale avec des drones suicides shahed, certes coriaces, mais relativement faciles à intercepter par un arsenal de batteries anti-aériennes varié. La réponse est tombée en ce 29 décembre au matin, drue, quelques jours après que les forces aériennes russes ont perdu quelques chasseurs Soukhoï dans le sud de l’Ukraine. Vendredi, aux aurores, le ciel numérique des applications d’alertes anti-aérienne est devenu rouge sur l’intégralité du territoire ukrainien. Et l’une après l’autre, les grandes villes du pays ont vu une grêle de tous calibres s’abattre sur elles, à l’heure du petit-déjeuner.

Tout commence aux alentours de 3 heures du matin, quand les sirènes se mettent à rugir. Les chaînes Telegram de quartier se peuplent d’emojis rageurs à tête de mort. Comme toutes les nuits ou presque, Euan MacDonald, un journaliste insomniaque du site anglophone NV, sort sur X des informations d’on ne sait où, sauf qu’elles sont généralement très fiables. «Deuxième alerte de la nuit, tapote-t-il. Plus tôt, des shahed se dirigeaient vers l’ouest, mainte