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Libération
Mort suspecte

Un ministre russe démis de ses fonctions par Vladimir Poutine se suicide quelques heures plus tard

Fraîchement remplacé au ministère des Transports, Roman Starovoït a été retrouvé peu de temps après mort d’une balle dans la tête dans sa voiture ce lundi 7 juillet.
Roman Starovoït à Mineralnye Vody (sud-ouest de la Russie), le 6 mai. (Dmitry Astakhov /AFP)
publié le 7 juillet 2025 à 17h02

Un nouveau décès parmi les oligarques russes. Le ministre sortant des Transports de Russie, Roman Starovoït, s’est suicidé ce lundi 7 juillet, quelques heures seulement après avoir été démis de ses fonctions par le président Vladimir Poutine, selon l’autorité chargée des principales investigations en Russie.

«Le corps de l’ancien ministre des Transports de la Fédération de Russie, Roman Vladimirovitch Starovoït, a été retrouvé aujourd’hui dans sa voiture, présentant une blessure par balle», a expliqué le Comité d’enquête dans un communiqué, assurant que «la thèse principale est celle d’un suicide». Une enquête a été ouverte pour «établir» les «circonstances» exactes du décès de l’ancien ministre, est-il ajouté. La date exacte de sa mort n’a pour l’heure pas été précisée par les autorités.

Roman Starovoït, 53 ans, avait été nommé ministre des Transports en mai 2024, après avoir été gouverneur de la région de Koursk entre 2019 et 2024. Plus tôt lundi, le Kremlin avait publié un décret signé par Vladimir Poutine annonçant qu’il était «démis de ses fonctions de ministre des Transports de la Fédération de Russie». «Le présent décret entre en vigueur à compter de la date de la signature», précisait le document publié sur le site gouvernemental, sans toutefois donner d’explications sur ce limogeage surprise.

Un limogeage flou

Dans la foulée, Vladimir Poutine avait nommé comme nouveau ministre l’ancien adjoint aux Transports, Andreï Nikitine. Interrogé sur ce remplacement, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, s’était borné à dire lors de son point presse que «c’est la décision du chef de l’Etat». «Le décret ne contient pas l’expression perte de confiance», avait-il ajouté, balayant la question d’un journaliste qui lui demandait si le limogeage du ministre était lié à une disgrâce.

Vladimir Poutine a reçu au Kremlin le nouveau ministre, selon la présidence russe. «J’espère que vous mettrez toute votre énergie, vos connaissances, vos compétences et vos talents d’organisateur au service de la résolution des tâches les plus importantes qui se posent dans le domaine» des Transports, lui a-t-il dit.

Le remplacement de Roman Starovoït intervient au moment où des aéroports russes sont soumis à des fermetures temporaires répétées en raison des attaques de drones ukrainiens, menées par Kiev en réponse à l’offensive russe à grande échelle sur son territoire depuis 2022. «Je vais d’abord m’occuper de la situation dans les aéroports», a d’ailleurs reconnu immédiatement lundi le nouveau ministre, cité par l’agence de presse Ria Novosti.

Des médias russes ont aussi évoqué une hypothèse selon laquelle le limogeage de Roman Starovoït est lié à de possibles affaires de corruption dans la région de Koursk. Le ministère russe des Transports gère aussi le dossier des travaux de construction et de rénovation des routes dans les territoires ukrainiens occupés. Un secteur où la corruption est courante.