Rarement le Wickham Arms n’a été aussi rempli. Il a beau faire bon dehors, les bandes d’amis, les familles et les jeunes se sont entassés les uns sur les autres dans ce pub de quartier à Londres, où l’on vient normalement chercher une table vide quand les autres établissements sont trop pleins. L’Euro 2025 fait bien partie du calendrier, et tous les écrans sont de sortie. «On ne voit pas souvent autant de femmes, et de femmes queer dans les bars», observe Gus, qui sirote sa Guinness en suivant le match d’un œil. Pas fan de foot pour un sou, il se laisse prendre au jeu des finales, et vient surtout «montrer son soutien», heureux de voir que la saison «suscite autant d’engouement ici».
«On voit beaucoup de gens très contents d’eux parce qu’ils regardent du foot féminin alors que c’est juste du très, très bon foot. L’équipe est géniale, c’est tout aussi bien, si ce n’est mieux, que l’équipe masculine», ironise Jo, une Américaine dont le conjoint a regardé l’intégralité de l’Euro. «Oh, pour lui, c’est du pur patriotisme : il veut juste que son pays gagne, quel que soit le tournoi. Tant que l’Angleterre est bonne dans un domaine, c’est à prendre !», s’amuse-t-elle.
«Les jeunes joueuses sont inspirantes»
Quand l’Espagne marque un premier but, à la 25e minute, rares sont ceux qui râlent. «Nous, on essaie juste d’intéresser notre fille», sourient Alex et Oliver, en ouvrant un paquet de chips pour Iris, en robe et sandalettes rose bonbon, qui murmure dans un sourire timide qu’elle a