Une opération d’exfiltration des plus surprenantes. Coincé sur le front, un soldat ukrainien blessé a réussi à se sauver grâce à un vélo électrique livré par drone. Des vidéos postées sur YouTube le 31 juillet par la brigade Rubizh de la Garde nationale d’Ukraine, à laquelle appartenait «Tanker», montrent le deux-roues «de 40 kilos» suspendu à l’appareil volant.

Cette prouesse du sauvetage militaire, relayée par plusieurs médias anglophones comme The Independant et le Daily Mail, s’est déroulée la semaine dernière à Siversk, dans le nord de l’Ukraine. Les trois coéquipiers du soldat avaient été tués par des tirs ennemis, le laissant seul et blessé à la jambe sur le front pendant cinq jours. Dans une vidéo mise en ligne par la brigade, ce dernier raconte : «Chaque jour, j’étais encerclé de toutes parts. Je me suis défendu du mieux que j’ai pu.»

«L’ennemi était devant, derrière et sur les deux flancs, explique dans la vidéo le commandant de brigade Mykola Hrytsenko. Il était impossible d’avancer avec du matériel […] il devait marcher 1,5 km pour atteindre la position la plus proche. Dans son état, avec ses blessures, il n’aurait tout simplement pas survécu.»

C’est à ce moment que l’idée de livrer un véhicule survient. Selon le Parisien, c’est à la troisième tentative qu’un vélo a pu être acheminé. Les deux premières ont échoué – les forces russes ont abattu le premier drone et le deuxième s’est écrasé avant d’atteindre le soldat. Selon le Daily Mail, ces types de drones, généralement utilisés par l’Ukraine comme bombardiers, peuvent aussi transporter des charges lourdes.

Une fois le vélo électrique reçu, le calvaire de «Tanker» ne s’est pas arrêté. Après avoir tant bien que mal enfourché l’engin, ce dernier a heurté une mine dissimulée 400 mètres plus loin. Le vélo a été endommagé, mais le soldat, toujours en vie, a laborieusement pu continuer à fuir jusqu’aux positions ukrainiennes. «Pour mener à bien cette opération, il fallait calculer le bon moment de la journée, les bonnes conditions météorologiques qui permettraient de le faire», a ajouté le commandant Mykola Hrytsenko.