C’est une bonne nouvelle pour les Européens : la Russie prend très au sérieux leur volonté de renforcer leurs armées pour être en position de l’affronter d’ici trois à cinq ans s’il lui venait à l’idée de les attaquer. Au moment où les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement se retrouvaient à Bruxelles, jeudi, pour parler défense européenne, le Kremlin a solennellement dénoncé les «plans de militarisation de l’Europe» qui se «transforme en parti de la guerre». «Les têtes brûlées de Berlin et d’autres capitales européennes doivent savoir que la Russie répondra rapidement et fermement à toute aspiration militariste afin de prévenir toute menace à sa propre sécurité», a mis en garde la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Des rodomontades qui n’ont pas impressionné les dirigeants européens, qui se sont réjouis du «Livre blanc pour la préparation de la défense européenne à l’horizon 2030» présenté par la Commission. Le document vise à muscler la base industrielle de défense de l’Union, la seconde brique après le plan «Rearm Europe» adopté le 6 mars et dont l’objet est de dégager des moyens financiers nécessaires à l’effort militaire (jusqu’à 800 milliards d’euros en théorie). «Sur la défense, il y a eu une unan