Moscou a promis samedi 30 décembre de répliquer à une frappe imputée à l’armée ukrainienne qui a fait au moins 18 morts et 111 blessés à Belgorod, la plus meurtrière pour les civils en Russie depuis le début du conflit en février 2022. Cette frappe est survenue au lendemain de bombardements intenses en Ukraine, qui ont tué 39 personnes selon les autorités.
Le ministère de la Défense a assuré que cette attaque ne resterait pas «impunie». «Nous avons assisté aux pires conséquences des bombardements de l’armée ukrainienne en deux ans», a regretté le gouverneur local, Viatcheslav Gladkov.
Le président russe Vladimir Poutine a été «informé» de cette attaque, selon le Kremlin. Kyiv n’a pas encore réagi aux accusations russes. La Russie a demandé une réunion du Conseil de sécurité sur Belgorod, a indiqué l’ambassadeur russe adjoint aux Nations unies, Dmitri Polianski. Demande qui a été acceptée.
«Douze adultes et deux enfants sont morts à Belgorod», a indiqué le ministère sur Telegram mettant en cause les «bombardements de l’armée ukrainienne». Des images, publiées par les autorités, montrent des voitures en feu et des immeubles aux vitres cassées. «Le président Vladimir Poutine a été informé de l’attaque de l’armée ukrainienne sur des quartiers résidentiels de Belgorod», a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, selon les agences russes.
158 missiles et drones lancés par la Russie vendredi
Dans la région de Briansk, elle aussi frontalière de l’Ukraine, les villages de Kister et Borchevo ont été bombardés, ce qui a causé la mort d’un enfant, selon le gouverneur Alexandre Bogomaz. Le ministère russe de la Défense a indiqué que les systèmes de défense anti-aérienne avaient détruit 13 missiles au-dessus de cette région. Il a aussi annoncé que 32 drones ukrainiens avaient été neutralisés au total dans les secteurs de Briansk, Koursk et Orel, au nord de la frontière ukrainienne, ainsi que dans la région de Moscou.
Belgorod se trouve à 80 km au nord de la ville ukrainienne de Kharkiv, qui avait été lourdement frappée par les forces russes vendredi matin selon les autorités ukrainiennes. Au total, au moins 39 personnes ont été tuées et plus de 160 blessées vendredi en Ukraine dans une vaste série de frappes à travers tout le pays, selon Kyiv, qui a affirmé avoir détruit 114 des 158 missiles et drones lancés par la Russie lors de la dernière vague d’attaques.
De nouvelles frappes ont ciblé le territoire ukrainien samedi, tuant trois personnes dans les régions de Kherson, Zaporijjia et Tcherniguiv, selon les différentes autorités locales. Vingt personnes ont été blessées dans une attaque à Kharkiv, ville du nord-est, a indiqué le procureur général, ajoutant qu’un hôtel, une école maternelle, des immeubles et des restaurants avaient été touchés.
«Il s’agit de l’attaque de missiles la plus massive d’une manière générale», a affirmé vendredi le porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne, Iouri Ignat, en dehors des premiers jours de la guerre. Une estimation confirmée par le centre de recherches américain, l’Institute for the Study of War (ISW). Qui ajoute : «La Russie continuera de mener des frappes à grande échelle contre l’Ukraine afin de dégrader le moral du pays et la capacité de l’Ukraine à soutenir son effort de guerre contre la Russie.»
Mise à jour à 21h50 avec le nouveau bilan de 18morts et les nouvelles frappes russes contre l’Ukraine samedi.