Vivre dans un nuage de moucherons. Voilà le calvaire des habitants d’Orbetello, en Italie, depuis plusieurs semaines. Les habitants disent ne plus pouvoir sortir à certains moments de la journée. «Nous ne pouvons pas aller nous promener en plein air. Nous ne pouvons pas ouvrir les fenêtres. Nos enfants vont à l’école et respirent un air rempli de moucherons», écrivent-ils dans une pétition qui a recueilli plus de 20 000 signatures, le 22 mars. Le risque est grand de perdre ses touristes pour cette station balnéaire située sur la côte ouest italienne entre Rome et Florence.

Le phénomène semble sans égal. Selon La Stampa, le bureau de Poste a même dû fermer ses portes quelques jours. Selon le quotidien italien, cette invasion s’explique par un déséquilibre écologique dans la lagune. Une température élevée, la diminution des prédateurs naturels et une eau stagnante sont autant de facteurs expliquant la prolifération des moucherons. Interrogé par APnews, Pier Luigi Piro, président de la coopérative des pêcheurs d’Orbetello, considère que l’écosystème lagunaire a besoin d’investissements sérieux pour nettoyer les canaux et favoriser l’échange d’eau entre la lagune et la mer Tyrrhénienne.

Aux abois, le maire a «déclaré la guerre à l’invasion des chironomidés», et mis 300 000 euros sur la table pour lutter contre les nuisibles. L’élu prévoit des traitements contre les insectes adultes et les larves, mais aussi la mise en place de lumières pour attirer les bestioles et limiter l’infestation. Les habitants, eux, demandent, dans leur tribune, qu’un «état d’urgence soit déclaré». Ils soulignent que le problème est systémique et que «cette infestation n’est pas une simple nuisance, mais le résultat d’une gestion inefficace de la lagune». Pour eux, «les désinfestations sont des mesures inefficaces et néfastes pour l’environnement et pour nous tous».

Après les moucherons, viendront les araignées. «Cela s’est produit dans le passé», écrivent les habitants dans leur tribune. Les moucherons morts sont une nourriture abondante favorisant l’apparition «d’araignées de taille anormale». Une plaie en entraîne une autre.