La Commission a présenté mercredi 16 juillet en fin d’après-midi son projet de budget pluriannuel de l’Union pour la période 2028-2034, un budget «plus stratégique, plus flexible, plus transparent», selon la présidente, Ursula von der Leyen. Surtout, il révolutionne l’exercice, car il fait sauter le cloisonnement étanche entre les politiques européennes qui empêchait de faire face aux urgences actuelles. Mais ce qui est un moment important dans la vie de l’Union a tourné au chaos total, personne n’ayant été capable de fournir des chiffres fiables et d’expliquer clairement les implications pour les citoyens, les agriculteurs, les entreprises et les Etats membres…
La raison ? Un présidentialisme ombrageux, une centralisation bureaucratique exacerbée et un culte du secret maladif. L’Allemande Ursula von der Leyen, son chef de cabinet, son compatriote Bjoern Seibert, et la Française Stéphanie Riso, patronne de la direction générale du budget et ancienne cheffe adjointe du cabinet de la présidente, ont élaboré dans leur coin et «à l’arrache», selon un haut fonctionnaire épuisé, ce «cadre financier pluriannuel» (CFP). Sans impliquer ni les autres directions générales, ni les 26 autres commissaires – qui ont dû avaler, à l’issue d’une réunion expresse mercredi après-midi, son projet sans avoir eu le temps de se faire une idée d’ensemble – ni le Parlement européen ou les Etats membres, qui devront pourtant in fine l’adopter à l’unanimité.
Pour donner une idée du chaos, c