«Ursula von der Leyen est-elle encore membre du gouvernement allemand ?», s’est interrogé Mateusz Morawiecki, le Premier ministre polonais, lors du sommet européen de Prague du 7 octobre. C’est brutal, mais trois ans après la prise de fonction de l’ancienne ministre de la Défense d’Angela Merkel à la tête de la Commission européenne, on peut légitimement se poser la question tant elle veille à ne jamais déplaire à Berlin, voire attend son feu vert pour bouger.
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Ainsi, les Vingt-Sept lui demandent régulièrement depuis l’automne 2021, début de la crise énergétique, de présenter des solutions pérennes afin de contenir les prix. Mais elle est restée l’arme au pied. Pourquoi ? Parce que l’Allemagne s’est opposée jusqu’à la fin du mois d’août dernier à une réforme du marché intérieur de l’énergie, et notamment à un découplage du prix de l’électricité de celui du gaz. Une persistance dans l’aveuglement qui laisse rêveur. Or, il s’agit d’une réforme d’une rare complexité et les services de la Commission ne peuvent pas faire de miracle en quelques semaines.
«Nos budgets sont à sec»
Sentant que les capitales européennes commençaient à s’énerver devant son inaction au moment où des révoltes sociales éclatent un peu partout, elle a pondu dans la précipitation une lettre, le 5 octobre, d’où il ressort qu’elle n’a en réalité aucune idée concrète à mettre sur la table.