On pensait le débat tranché une fois pour toutes : la santé d’un dirigeant politique ne relève pas de sa vie privée dès lors qu’elle a un impact sur sa capacité à exercer ses fonctions. Mais Ursula von der Leyen ne l’entend pas de cette oreille, si l’on en juge par la séquence hallucinante de ces deux dernières semaines où, en matière de transparence, Bruxelles n’a plus rien eu à envier au Kremlin.
Comme il était impossible de dissimuler l’absence de la présidente de la Commission européenne, sa porte-parole, Paula Pinho, annonçait laconiquement le 3 janvier que la conservatrice allemande souffrait d’une «pneumonie sévère» qui allait la contraindre à rester dans sa maison de famille à Hanovre et donc à annuler ses déplacements au cours des deux semaines à venir. Mais que le bon peuple se rassure : Paula Pinho assurait tout de go qu’elle continuait à diriger la Commission à distance, un exploit pour une femme de 66 ans atteinte d’une maladie respiratoire «sévère». Sévère à quel point ? Impossible d’en savoir plus.
Opacité d’un autre temps
Une semaine plus tard, le 10 janvier, Von der Leyen a posté sur Instagram une photo où on la voit chez elle devant son ordinateur, avec cette légende : «home sweet home… office», histoire de faire taire les rumeurs de plus en plus insistantes sur so