Imaginons qu’Emmanuel Macron décide d’inviter Joe Biden aux cérémonies du 14-Juillet. Imaginons toujours que le président américain décide de ne pas s’y rendre et charge son chef de cabinet de répondre à son homologue français. Comment le chef de l’Etat français prendrait-il ce message signé par le «chief of staff» autrement que comme une humiliation ? Joe Biden ne signifierait-il pas ainsi que la France ne mérite même pas un mot signé de sa main ? Eh bien, c’est exactement ce que vient de faire Ursula von der Leyen avec l’Ukraine, elle qui est pourtant si prompte à voir des humiliations là où il n’y a qu’amateurisme de sa part.
Nonchalance confinant à l’insulte
C’est en effet son chef de cabinet, l’Allemand Björn Seibert, un homme qui occupait les mêmes fonctions dans les ministères que la présidente de la Commission a dirigés à Berlin, qui, le 7 avril, a répondu directement au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour expliquer que sa patronne ne pourrait se rendre à la célébration du trentième anniversaire de l’indépendance ukrainienne, le 24 août ! Dans le courrier en notre possession, il explique que l’agenda de Von der Leyen est plein à cette date (vraiment ?) et conclut par un très neutre «Yours faithfully», précédant sa signature.
L’affaire commence à faire du bruit dans les chancelleries européennes, car cette nonchalance affichée confine à l’insulte délibérée puisqu’elle signifie ainsi au président ukrainien que la présidente de la Commission le considère comme un sous-fifre indigne de son