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Vaccin chinois en Hongrie : «C’était une sorte d’expérimentation sur les personnes âgées»

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Vaccinés au Sinopharm, à l’efficacité douteuse, de nombreux Hongrois se rendent en Roumanie pour une injection de Pfizer. Sous pression, le Premier ministre Viktor Orbán a ouvert la voie à une troisième dose.
Plus d'un million de Hongrois se sont fait injecter le vaccin chinois Sinopharm, dont la moitié chez les plus de 60 ans. Or selon une enquête épidémiologique, «25 % des plus de 60 ans et 50 % des plus de 70 ans de ces personnes vaccinées n’ont produit aucun anticorps.» (Attila Balazs/AP)
publié le 18 juillet 2021 à 19h41

Quand son médecin généraliste lui a proposé fin février le vaccin anti-Covid Sinopharm fabriqué en Chine, Péter Boros n’était guère enthousiaste. «Je voulais un vaccin approuvé par l’Europe», confie ce svelte septuagénaire aux yeux bleus, ancien informaticien. A l’époque, Viktor Orbán ne cesse de vanter les sérums de l’Est, le Spoutnik V russe et surtout le Sinopharm, dont les 550 000 premières doses ont atterri en fanfare le 16 février à l’aéroport de Budapest.

Quelques jours plus tard, le Premier ministre se fait lui-même injecter une première dose avant de déclarer, face à la caméra : «Faites comme moi : des milliers de Hongrois ont déjà reçu le vaccin chinois !» En dépit de ses réticences, Péter s’y résout, notamment parce qu’il souffre de diabète et d’hypertension. Il reçoit sa première dose début mars, la seconde le mois suivant. «J’avais peur du Covid, et les autorités répétaient que si on n’acceptait pas ce sérum maintenant, il faudrait attendre des mois pour avoir le Pfizer. C’était du chantage», déplore-t-il avec le recul.

Lorsque son meilleur ami, lui aussi vacciné avec le sérum chinois, décède du Covid-19, Péter s’inquiète sérieusemen