A la fin du mois de mars, le président serbe, Aleksandar Vucic, se rengorgeait auprès d’un journaliste de CNN : «Vous pouvez choisir le vaccin américain, européen, russe ou chinois, comme vous préférez.» Son pays de 7 millions d’habitants était alors l’un des champions mondiaux de la vaccination contre le Covid-19, avec 1,43 million de personnes déjà immunisées. Profitant de ses alliances multiples, la Serbie reçoit un grand nombre de doses, quand le reste de l’Europe en manque. Sinopharm, AstraZeneca, Pfizer, Spoutnik V, Moderna… Le gouvernement serbe a commandé à peu près tout ce qui était disponible. Grand seigneur, Vucic ouvre même les frontières pour que ses voisins puissent venir se faire piquer. Mais après un début de campagne en fanfare, la vaccination patine en Serbie.
Le 1er mai, 30 % de la population locale avait reçu au moins une première dose, contre à peine 25 % dans l’UE, d’après