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Interview

Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne : «Nous partageons les préoccupations des Etats-Unis sur la concurrence déloyale de la Chine»

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Elections européennes 2024 dossier
Après la décision américaine de surtaxer les importations chinoises pour protéger ses industries vertes, Bruxelles va-t-il faire de même ? A quelques jours des élections, «Libé» a posé la question au commissaire en charge du commerce.
Dans un showroom du constructeur de voitures électriques chinois BYD Auto, à Pékin le 10 avril 2024. (Ng Han Guan/AP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 5 juin 2024 à 6h20

Les Etats-Unis ont décidé, le 14 mai, d’augmenter fortement les droits de douane sur 18 milliards de dollars d’importations chinoises (jusqu’à 100% de taxation en plus) afin de protéger leurs industries «vertes» qui ont bénéficié des subventions de l’Inflation Reduction Act (IRA) et leur secteur des semi-conducteurs dopés par les aides du Chips Act.

Ainsi, les taxes douanières sur les véhicules électriques chinois vont quadrupler, de 25% à 100%, et celles sur les batteries lithium-ion et leurs composants vont passer de 7,5% à 25%. De même, certains minéraux critiques pour la filière automobile, comme le graphite naturel et les aimants permanents, seront frappés d’un taux de 25% à partir de 2026. Ensuite, les droits sur les semi-conducteurs passeront de 25% à 50% en 2025. Enfin, les taxes sur les cellules photovoltaïques, vendues séparément ou bien assemblées en panneaux solaires, vont augmenter de 50%. Il s’agit donc d’un ensemble défensif centré sur quelques secteurs stratégiques. De fait, le montant des importations visées est faible, moins de 5% des 427 milliards de dollars de biens chinois vendus en 2023 aux Etats-Unis (dont 350 milliards déjà taxés).

L’Union européenne, qui reste profondément libre-échangiste en dépit de l’évolution protectionniste des Etats-Unis, risque donc de voir les produits chinois qui ne pourront plus entrer sur le marché américain se détourner vers son territoire (déjà 514 milliards d’euros d’importations chinoises et un déficit de sa balance comm