Les dirigeants de l’Union européenne ont échoué dans la nuit de jeudi à vendredi 15 décembre à convaincre la Hongrie de lever son veto à une nouvelle aide de 50 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine, après être pourtant parvenus plus tôt à ouvrir des négociations d’adhésion avec ce pays en guerre. «Résumé de la nuit : veto pour des fonds supplémentaires à l’Ukraine», comme pour le projet de révision du budget européen, a indiqué le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, sur X (ex-Twitter).
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Les 26 autres pays de l’UE, réunis avec la Hongrie en sommet à Bruxelles, ont dû s’incliner devant l’obstination du nationaliste Orbán. «Nous reviendrons sur le sujet début janvier» lors d’un nouveau sommet, a promis au milieu de la nuit le président du Conseil européen, Charles Michel. «Nous sommes 26 pays à avoir donné notre feu vert. Il n’y a pas d’accord avec la Hongrie pour l’heure, mais je suis confiant que nous y parviendrons l’an prochain», a abondé le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte.
L’UE avait prévu d’accorder à l’Ukraine une aide de 50 milliards d’euros, 33 milliards de prêts et 17 milliards d’euros de dons, sur quatre ans à compter de l’an prochain. Ce nouveau soutien financier est jugé cruciale à Kyiv, au moment où une aide américaine de plus de 60 milliards de dollars reste bloquée au Congrès en raison de réticences d’élus républicains.
Ce vendredi 15 décembre, le Premier ministre hongrois a finalement laissé entendre qu’ils pourrait accepter cette aide... à condition que l’UE débloque la totalité des fonds qui doivent revenir à son pays. «J’ai toujours dit que si on procédait à un amendement du budget de l’UE (...), la Hongrie saisirait l’occasion pour revendiquer clairement ce qu’elle mérite. Pas la moitié, pas un quart, mais la totalité», a déclaré Viktor Orban dans une interview à la radio d’Etat. Il a renvoyé l’échéance en février, date d’un prochain sommet extraordinaire où «on devrait alors avoir une meilleure idée de ce qui se passe avec les fonds».
Mise à jour à 10 h 20 : Viktor Orban conditionne l’aide à l’Ukraine au déblocage des fonds pour la Hongrie.