«Mettez vos téléphones en mode avion, 50 téléphones qui bornent en même temps, les Ukrainiens vont le voir. Si vous tenez à votre vie, coupez vos réseaux», exige un membre du service de presse de l’armée russe. Le bus, surchauffé, s’engage sur les routes trouées de la région de Zaporijia, en partie occupée par la Russie depuis février. Des troupes d’élites escortent le convoi, un véhicule est chargé de la communication avec les soldats situés sur le front, nouveaux responsables de la protection de la centrale d’Enerhodar.
Si les tirs d’artilleries venaient à se multiplier, journalistes et délégation feraient instantanément demi-tour. La centrale nucléaire d’Enerhodar est la plus grande d’Europe. Elle est aujourd’hui menacée par la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine. Depuis plusieurs semaines, les deux pays s’accusent mutuellement de viser les réacteurs de la centrale avec leur artillerie. L’Ukraine veut récupérer cette infrastructure qui lui permet d’alimenter un quart du pays en électricité. La Russie se verrait bien, elle, alimenter la Crimée annexée en 2014 et les régions du