C’est l’un des deux visages du Kosovo nouveau. Celui qui rentre peut-être enfin dans l’âge adulte, 20 ans après la guerre d’indépendance contre la Serbie voisine. Vjosa Osmani, 38 ans, a été élue le 4 avril présidente de la plus jeune République parlementaire d’Europe. Cheveux bouclés et yeux pétillants, cette experte en droit international formée aux Etats-Unis a osé, et réussi son pari. En disant non aux renoncements politiciens et en s’associant au tribun de l’autodétermination, Albin Kurti – le nouveau Premier ministre –, elle a recueilli sur son nom plus de 300 000 voix lors des législatives du 14 février dernier, un record depuis 2008 et l’indépendance encore contestée de ce pays de presque 1,8 million d’habitants.
Le Covid-19 et ses crises multiples ont servi de carburateur à une élection présentée comme un «référendum contre la mauvaise politique». Avec plus de 50% des voix, le mouvement anticorruption a renversé la table et rejeté les vieux partis loin dans l’opposition. Le charismatique duo formé par Kurti et Osmani dispose aujourd’hui de toutes les institutions pour lancer la transformation sociale réc