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Libération
Guerre en Ukraine

Vladimir Poutine propose une administration transitoire en Ukraine pour y organiser une élection présidentielle

Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
L’annonce du président russe, en visite à Mourmansk dans la nuit de jeudi à vendredi, intervient après que les alliés européens de Kyiv ont avancé l’idée de déployer une «force de réassurance» dans le pays.
Vladimir Poutine à Moursmansk, le 27 mars. (Gavriil Grigorov/AFP)
publié le 28 mars 2025 à 7h44

Organiser une nouvelle élection en Ukraine sous l’égide de l’ONU, rien de moins. Vladimir Poutine a évoqué vendredi 28 mars l’idée d’une «administration transitoire» pour l’Ukraine, avec le contrôle des Nations unies, afin d’organiser une élection présidentielle «démocratique» dans ce pays, puis négocier un accord de paix avec les nouvelles autorités. Et ce, alors que, loi martiale oblige, le scrutin pour désigner le successeur de Volodymyr Zelensky, en mai 2024, a été reporté sine die.

«On pourrait bien sûr discuter avec les Etats-Unis, même avec les pays européens, et bien évidemment avec nos partenaires et amis, sous l’égide de l’ONU, une possibilité de mettre en place en Ukraine une administration transitoire», a déclaré le président russe lors d’une rencontre avec des marins russes, tard dans la nuit, à Mourmansk, au nord-ouest du pays.

Trêve sous conditions en mer Noire

«Pour quoi faire ? Pour organiser une élection présidentielle démocratique qui se solderait par l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement compétent et qui aurait la confiance du peuple, puis commencer avec ces autorités des négociations sur un accord de paix et signer des documents légitimes», a expliqué Vladimir Poutine, qui insiste là sur sa volonté de discréditer Volodymyr Zelensky et à faire installer à Kyiv un pouvoir qui lui soit inféodé. «Dans le cadre des activités de maintien de la paix de l’ONU, on a déjà recouru plusieurs fois ce qu’on appelle une administration transitoire», a ajouté le maître du Kremlin, en rappelant notamment le cas du Timor oriental en 1999.

Cette déclaration intervient alors que les alliés européens de l’Ukraine réunis jeudi à Paris ont discuté des «garanties» de sécurité pour Kyiv, le Royaume-Uni et la France avançant le projet de déploiement futur d’une «force de réassurance» dans le pays et déployant une nouvelle aide militaire pour le soutenir. Washington, qui veut obtenir à tout prix un cessez-le-feu en Ukraine, a effectué un rapprochement spectaculaire avec Moscou, faisant craindre aux Ukrainiens et aux Européens un accord sur leur dos. En l’état, la Maison Blanche a publié deux communiqués faisant état de l’avancée des négociations avec Moscou et Kyiv, portant principalement sur une trêve sous conditions en mer Noire et la suspension des frappes contre les sites énergétiques.

En même temps qu’il soumettait cette proposition, le maître du Kremlin a dressé un satisfecit, assurant que «sur toute la ligne de front, [les] forces [russes] ont l’initiative stratégique […]. Nous nous dirigeons progressivement, peut-être pas aussi rapidement quelqu’on aimerait, mais avec insistance et certitude, pour atteindre tous les objectifs annoncés» au début de l’invasion de l’Ukraine. Et d’intimer, alors que les forces ukrainiennes sont en grande difficulté dans la région russe de Koursk : «Le peuple ukrainien lui-même devrait comprendre ce qui passe.»