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Libération
Guerre en Ukraine

Volodymyr Zelensky appelle le monde à agir pour «un changement de régime» en Russie

Le président ukrainien s’est exprimé face aux membres de l’OSCE ce jeudi 31 juillet, quelques heures seulement après de lourdes frappes sur Kyiv.
Volodymyr Zelensky en visio-conférence pour le 50e anniversaire de l'Acte final d'Helsinki, en Finlande, ce jeudi 31 juillet. (Mikko Stig/Lehtikuva. AFP)
publié le 31 juillet 2025 à 12h17

«Je crois que la Russie peut être poussée à mettre fin à cette guerre. C’est elle qui l’a commencée, et on peut la contraindre à y mettre un terme», a martelé Volodymyr Zelensky ce jeudi 31 juillet. Le président ukrainien s’est exprimé par vidéo-conférence lors du 50e anniversaire de l’Acte final d’Helsinki, accord historique signé entre les blocs de l’Est et de l’Ouest en 1975 et qui garantit l’inviolabilité des frontières. Un principe bafoué par l’invasion russe de l’Ukraine.

Seulement quelques heures après une attaque de missiles et de drones russes sur Kyiv qui a fait au moins six morts, Zelensky a appelé à œuvrer pour un «changement de régime» en Russie, et à confisquer les avoirs russes plutôt qu’à seulement les geler. «Si le monde ne vise pas un changement de régime en Russie, cela signifie que même après la fin de la guerre, Moscou continuera à tenter de déstabiliser les pays voisins», a-t-il affirmé. Il s’est également dit «reconnaissant envers tous ceux qui appliquent des sanctions contre la Russie et en préparent de nouvelles».

Des invités de premier plan, tel que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, se sont exprimés lors de cette conférence inaugurée par Elina Valtonen, présidente en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et ministre finlandaise des Affaires étrangères. Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, est aussi sur place. La Russie est également représentée. Toutefois, elle n’a pas prévu d’envoyer de représentant de haut niveau à la réunion, a fait savoir la semaine dernière la porte-parole de sa diplomatie, Maria Zakharova.

«L’Europe reste unie»

Le 1er août 1975, les blocs de l’Est et de l’Ouest signent l’Acte final d’Helsinki. Un accord historique entre 35 Etats, dont l’Union soviétique et les Etats-Unis, qui conduit à la création de l’OSCE. Aujourd’hui, l’organisation réunit 57 pays. Parmi les principes clés inscrits dans l’Acte final d’Helsinki figurent la souveraineté des Etats, le non-recours à la menace ou à l’emploi de la force et l’inviolabilité des frontières. «Les Etats participants tiennent mutuellement pour inviolables toutes leurs frontières ainsi que celles de tous les Etats d’Europe et s’abstiennent donc maintenant et à l’avenir de tout attentat contre ces frontières», indique le texte.

Des engagements remis en cause par l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en février 2022, qui a provoqué la plus grave crise de l’histoire de l’OSCE. «Je suis certain que le jour viendra où l’Ukraine vivra en paix […], un temps où la Russie sera contrainte de reconnaître ses véritables frontières. Ce jour viendra, parce que l’Europe reste unie», a conclu Volodymyr Zelensky.

Kyiv réclame en vain l’exclusion de la Russie de l’OSCE. En juillet 2024, Moscou a annoncé suspendre sa participation à l’Assemblée parlementaire, mais le pays apparaît toujours comme Etat membre sur le site officiel de l’organisation.