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80 ans du Débarquement : Zelensky, reçu à l’Elysée vendredi 7 juin, doit également rencontrer Biden

Emmanuel Macron va recevoir son homologue ukrainien afin de discuter des «besoins de l’Ukraine» face à la Russie, a annoncé ce mardi 4 juin la présidence française.
Volodymyr Zelensky à Lisbonne, le 28 mai 2024. (José Sena Goulao/AFP)
publié le 4 juin 2024 à 21h17
(mis à jour le 5 juin 2024 à 7h18)

Au lendemain des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, le sujet de la discussion à venir entre Macron et Zelensky devrait tourner autour des armes demandées par les forces ukrainiennes. Ce mardi 4 juin, l’Elysée a annoncé que le président Emmanuel Macron allait recevoir son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi 7 juin à l’Elysée. Le sujet du jour : discuter des «besoins de l’Ukraine» face à la Russie.

«Alors que les frappes russes ne cessent de s’intensifier sur le front et sur les infrastructures énergétiques, les deux présidents évoqueront la situation sur le terrain ainsi que les besoins de l’Ukraine», dans le «prolongement de la Conférence de soutien à l’Ukraine qui s’est tenue à l’Elysée le 26 février», est-il précisé. Emmanuel Macron avait alors annoncé des mesures pour fournir plus d’armes à Kyiv et n’avait pas exclu l’envoi de soldats en Ukraine, suscitant la controverse parmi ses alliés ainsi que la colère de la Russie.

Joe Biden aussi doit rencontrer son homologue ukrainien en marge des commémorations du Débarquement de Normandie, puis au sommet du G7 en Italie, a annoncé mardi dans la soirée la Maison Blanche, peu après le départ du président américain pour la France. «Pendant son déplacement en Normandie, il aura l’occasion de discuter avec le président Zelensky pour évoquer l’état des lieux en Ukraine et comment nous pouvons continuer à approfondir notre soutien à l’Ukraine», a ainsi déclaré un porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Jake Sullivan, à bord d’Air Force One.

A l’occasion de la visite vendredi de Volodymyr Zelensky à Paris, le président Macron compte faire de nouvelles annonces. Le projet d’une coalition européenne d’instructeurs pour former les troupes ukrainiennes en Ukraine, souhaité par la France, est discuté entre Européens mais il apparaît loin d’être finalisé. En effet, de nombreux pays s’interrogent sur le risque de représailles russes. La Russie, qui revendique des avancées constantes ces dernières semaines dans l’est et le nord-est de l’Ukraine, a répondu mardi ne pas exclure que ses forces puissent frapper les instructeurs français sur le sol ukrainien. Le Kremlin affirme par ailleurs que ces experts sont déjà présents sur place.

Zelensky bientôt reçu aux Invalides avec les honneurs militaires

Le président ukrainien sera accueilli par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avec les honneurs militaires vendredi matin aux Invalides. En sa compagnie, il a prévu de visiter également un site du groupe d’armement franco-allemand KNDS à Versailles, près de Paris. KNDS, un des principaux acteurs européens de l’armement terrestre, fabrique des chars de combat, des systèmes d’artillerie ainsi que les canons Caesar que la France livre à Kyiv. Le fabricant a annoncé qu’il allait s’installer en Ukraine.

Cet accord fait suite à une annonce du chancelier allemand Olaf Scholz et du président français Emmanuel Macron d’une initiative de production locale en Ukraine de pièces détachées, de munitions et, voire, à terme, d’équipements militaires complets.

Le président ukrainien prononcera aussi vendredi un discours dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Yaël Braun-Pivet accueillera le dirigeant ukrainien à 09 h 30 à l’Hôtel de Lassay, puis le président Zelensky prononcera un discours devant les députés autour de 09 h 50, avant de s’entretenir avec la présidente de l’Assemblée nationale qui s’était rendue en Ukraine en mars.

Mais sa venue ne semble pas être du goût de tout le monde. Dans l’hémicycle ce mardi, le président des députés LR Olivier Marleix a jugé «déplacé» d’inviter, à «48 heures» des élections européennes, «le président Zelensky à venir s’exprimer devant l’Assemblée», accusant de nouveau Emmanuel Macron de «parasiter» le débat des européennes. «Cela n’enlève rien évidemment à notre soutien aux Ukrainiens», a-t-il précisé. A l’inverse, la présidente de l’Assemblée a répondu être «très heureuse» et «fière» de cette venue. Elle a rappelé que Volodymyr Zelensky est invité «à l’occasion des commémorations des 80 ans du débarquement», dont «nous ne choisissons pas la date», le 6 juin, «à trois jours du scrutin des élections européennes».