Des dizaines de milliers d’enseignants et d’étudiants épris de liberté se sont rassemblés à Budapest le week-end dernier, à l’occasion du 66e anniversaire de la révolution de 1956. Ils manifestaient pour marquer leur opposition à la politique du gouvernement, exiger une hausse des salaires et une réforme de l’éducation. Beaucoup ont aussi exprimé leur dégoût de la façon dont le régime de Victor Orbán pervertit le sens de cette révolution.
Dans une volte-face scandaleuse, le Premier ministre a en effet affirmé qu’en 1956, les Hongrois, qui sont morts par milliers, ne luttaient pas pour la liberté ou la démocratie – mais pour imposer un cessez-le-feu et, aussi absurde que ça puisse paraître, des négociations de paix menées sans qu’ils aient voix au chapitre par les blocs de l’Est et de l’Ouest.
C’est aussi ce qu’Orbán veut pour l’Ukraine. Qu’importent ce que souhaitent les Ukrainiens ; selon lui, la seule façon de mettre un terme à cette guerre, c’est d’amener les Etats-Unis et la Russie à s’entendre sur une issue politique, a-t-il déclaré à Berlin mi-octobre.
Il faut contraindre les parties à s’asseoir à la table des négociations le plus rapidement possible, a-t-il expliqué. De son point de vue, l’un des obstacles majeurs à l’arrêt des hostilités, ce sont les armes des pays occidentaux qui c